Crack à Paris: Darmanin demande à Hidalgo de trancher sur les lieux d'accueil

Crack à Paris: Darmanin demande à Hidalgo de trancher sur les lieux d'accueil (Photo: LCP)
Crack à Paris: Darmanin demande à Hidalgo de trancher sur les lieux d'accueil (Photo: LCP)

POLITIQUE - Le gouvernement et la ville de Paris continuent de se déchirer sur la prise en charge des toxicomanes évacués des jardins d’Éole vers le nord est parisien. Ce mardi 28 septembre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a laissé entendre que l’affaire était désormais en grande partie entre les mains de la maire de Paris.

Dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, le gouvernement a été interpellé Stéphane Peu, député de la Seine-Saint-Denis qui a dénoncé une “décision indécente”. “Quelles décisions entendez-vous prendre (...) pour apporter une réponse sécuritaire et également sanitaire, en mettant les toxicomanes à l’abri et en les soignants?, a demandé l’élu du groupe Gauche démocrate et républicaine.

Le gouvernement se dédouane de toute faute

Le ministre de l’Intérieur a balayé les critiques, déclarant avoir “pris ses responsabilités” face à une situation préoccupante. Avant de réaffirmer que l’évacuation et la construction hâtive et décriée d’un mur pour empêcher le passage des personnes évacuées entre Pantin et Paris étaient “une solution qui ne peut être que temporaire, qui ne peut durer que quelques heures ou quelques jours.”

Mais il a aussi fortement insisté sur le rôle de la mairie de Paris, à qui revient selon lui l’initiative de proposer des lieux d’accueil. “Nous devons trouver des lieux -puisque la mairie de Paris devrait nous les proposer- des lieux pour accueillir ces personnes”, a déclaré Gérald Darmanin.

Un argumentaire sur lequel il a insisté mercredi 29 septembre au matin, sur le plateau de BFMTV. “Non, ce n’est pas vrai”, a-t-il répondu aux accusations selon lesquelles les forces de l’ordre auraient envoyé depuis Paris et vers la Seine-Saint-Denis les toxicomanes évacués. Et de renvoyer à nouveau la faute sur la municipalité. “Il faut que la mairie de Paris et le corps médical prennent ces personnes et les accompagnent au mieux.”

Dans la même veine, la Ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa a appuyé son ministre de tutelle en déplorant que la mairie ait permis la formation d’un “village de crack”. “Le ministère de l’Intérieur est actif, autant que faire se peut, pour garantir la sécurité des personnes et des biens”, a-t-elle assuré. Le ministre de la Santé Olivier Véran a quant à lui assuré que “du côté du gouvernement”, des moyens avaient été garantis pour venir en aide à la population concernée, d’un point de vue sanitaire.

Une réunion avec les intéressés ce jeudi

Une réunion au sujet de cette affaire est d’ailleurs prévue dès ce jeudi “sous l’autorité du préfet de la région Île-de-France et du préfet de police” et “avec la mairie de Paris, avec tous les élus qui voudront y participer”. L’objectif? “Mettre très vite fin à cette situation, pour que la mairie de Paris nous propose des lieux”, a répété le ministre.

Du côté de l’hôtel de ville parisien, le son de cloche est bien différent. Si le ministre de l’Intérieur mise désormais sur la coopération, Anne Soyris, maire adjointe en charge de la Santé publique, avait affirmé après l’évacuation que la municipalité n’avait été prévenue que “le matin” et simplement à titre informatif, sans aucune concertation préalable.

La mairie a également dénoncé une “méthode irresponsable” après la diffusion par Pierre Liscia, conseiller régional et porte-parole du mouvement Libres!, d’une carte proposant “36 lieux d’accueil des toxicomanes du crack”. Selon l’élu de droite, hostile à la mise en place de salles dites “de shoot”, la marie de Paris souhaiterait dissimuler ses plans aux Parisiens.

À ce jour, la création de ces salles fait l’objet d’un accord entre la mairie et le gouvernement. Dans un courrier à Anne Hidalgo que l’AFP s’est procuré, le Premier ministre Jean Castex validé “la création de nouveaux lieux dédiés à l’accueil et au repos” des consommateurs de crack à Paris, sous réserve d’une offre et d’une localisation adaptées.

À voir également sur Le HuffPost: À Paris, ils manifestent dans leur parc envahi par le crack

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

LIRE AUSSI: