Création d'un nouveau "congé familial": qu'est-ce que ça va changer?
Une mesure qui se veut attractive pour les jeunes parents. La ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé a annoncé ce mercredi 8 novembre dans les colonnes de L'Express la création en 2025 d'un "nouveau droit" pour les familles. Soit un "congé familial" d'ici 2025. Le but? "Faciliter la vie des familles" et "laisser le libre choix aux parents et s'ils le souhaitent qu'ils aient du temps à passer avec leurs tous jeunes enfants", abonde-t-elle au micro de BFMTV.
Ce "congé familial" ne viendrait pas remplacer le congé parental, créé en 1977 mais il viendrait le compléter.
"C’est un nouveau droit. Pourquoi ne pas faire coexister l’actuel congé parental avec ce nouveau congé familial ?", souligne la ministre en ajoutant que "c’est l’une des questions mises sur la table [...] avec les partenaires sociaux et l’UNAF (l'Union nationale des associations familiale, NDLR) à la demande de la Première Ministre".
Les parents pourront prendre ce congé familial, que ce soit pour une naissance ou une adoption, en même temps ou alors l'un après l'autre. Le congé pourra être pris à temps plein ou à temps partiel. Son but est aussi de favoriser "l’égalité entre les femmes et les hommes car il est équitablement partagé".
"Ce droit [...] correspond à une attente profonde de milliers de parents qui nous disent 'On n’a pas eu assez de temps auprès de notre enfant'", justifie Aurore Bergé.
Un congé familial "bien mieux rémunéré"
Mais surtout, promesse phare de la ministre, ce congé familial doit être "bien mieux rémunéré" que le congé parental actuel, indemnisé à hauteur de 429 euros par mois.
"Aujourd’hui, un parent qui gagne 2.000 euros ou 3.000 euros par mois ne peut pas s’arrêter, alors qu’il vient d’avoir un enfant, et voir, du jour au lendemain, ses revenus tomber à 430 euros", détaille-t-elle en mettant le doigt sur l'un des freins à la parentalité.
Le nombre de parents ayant recours au congé parental a chuté de 500.000 en 2013 à 246.000 en 2020, d'après le gouvernement.
Aurore Bergé ajoute: "Avec notre réforme, les parents auront enfin les conditions matérielles et financières pour pouvoir s’arrêter et s’occuper de leur bébé dans ses premiers mois, s’ils le souhaitent".
Pour le moment aucun montant n'a été défini mais le gouvernement réfléchirait à une indemnisation proportionnelle aux salaires de chaque parent. On ne sait pas encore non plus quelle sera sa durée.
D'après un rapport parlementaire, réalisé par deux députées et paru ce mercredi 8 novembre, il faudrait un "congé parental d'un an" rémunéré à "67% du salaire" pour répondre aux "besoins fondamentaux de l'enfant".
"Nous voulons remettre au centre du débat les besoins de l'enfant: les neurosciences montrent que les trois premières années de vie sont fondamentales pour le développement et l'acquisition de compétences psychosociales de l'enfant", explique à l'AFP la députée socialiste Isabelle Santiago, corapporteure avec Michèle Peyron (Renaissance).
En juillet, la ministre des Solidarités et des Familles avait mentionné, dans les colonnes de Ouest-France, l'idée d'un "congé parental plus court mais mieux indemnisé".