Covid : l'invasion en direct

A l’Institut Pasteur, avec leur microscope à balayage électronique, les chercheurs scrutent la stratégie d’attaque du virus.

La première fois qu’il les a vues, il les a trouvées « jolies », ces molécules virales. Elles étaient là, sous son œil scotché à l’écran du microscope électronique à balayage. De minuscules sphères semblables de quelques dix-millièmes de millimètre, en grappes, hérissées de petites piques et tapissant la surface d’une cellule humaine. Avril 2020, la France est confinée. Dans le sous-sol du bâtiment François Jacob de l’Institut Pasteur, Vincent Michel, ingénieur de recherche, est plongé dans l’observation d’échantillons de cultures cellulaires infectées par le Sars-CoV-2. Elles ont été préparées par ses collègues de l’unité virus et immunité. Il se rappelle avoir pensé : « OK, on y est. Il est là, devant moi, ce virus qui, avec ses particules, occupe depuis des semaines nos jours, nos nuits, nos vies. » Vincent Michel les a fixées plusieurs heures durant, pour obtenir les meilleures images possible, avant de courir partager avec son équipe le fruit de ce travail collectif mené sans relâche depuis des semaines. Les chercheurs de l’unité de recherche fondamentale tiennent là, peut-être, « quelque chose », un début, capable de faire avancer la science. Dans la lutte contre le virus, chaque heure compte. Tous le savent.

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C’est une image importante, parce qu’on visualise vraiment les tissus que le virus infecte

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Septembre 2020. Six mois ont passé. Dans le petit bureau du premier étage du labo de la directrice de recherche Lisa Chakrabarti, les mots sont pesés, les déclarations, mesurées. « C’est une image importante, parce qu’on visualise vraiment les tissus que le virus infecte. On a l’habitude d’avoir des modèles de culture, mais là, c’est une chose très spécifique », dit-elle. Du jamais-vu ? « Il ne faut pas le dire(...)


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