Covid: voici les lieux où vous devriez continuer à porter le masque

Le masque est tombé presque partout, mais le virus continue de circuler. Voici quelques recommandations, en particulier si vous faites partie des publics à risque.

CORONAVIRUS - À la poubelle, le masque? Gardez-en un sous la main tout de même. Ce lundi 14 mars, l’obligation de porter le masque disparaît - presque - partout, alors même que les chiffres des contaminations et des hospitalisations repartent à la hausse dans l’hexagone.

Ces deux moments contradictoires sur la pandémie de Covid-19 en France peuvent pousser certains à se demander si porter le masque, malgré l’autorisation de s’en défaire, ne serait pas un geste barrière à conserver. Qu’il soit chirurgical ou FFP2, le masque reste en effet une protection efficace, bien que partielle, face au coronavirus.

Protéger les autres

Rappelons tout même que l’utilité du masque concerne moins son porteur que son entourage, protégé en grande des particules émises par un individu masqué. Cela impose une première recommandation: pour une personne qui présente des symptômes qui pourraient être ceux d’un Covid, porter le masque pourrait épargner de nombreux cas.

Mais hormis ce cas spécifique, dans quelle situation particulièrement à risque peut-il se révéler utile de se couvrir le visage?

La réponse dépend avant tout de chacun. Comme l’expliquait l’épidémiologiste Arnaud Fontanet au micro de France Inter, “L’enjeu, au moment d’une reprise épidémique comme celle-là, est la protection des plus fragiles, ceux qui sont à risque et peuvent développer des formes sévères.” Autrement dit, ces personnes plus que les autres auront, même après ce 14 mars, à se poser la question du port du masque.

Les catégories les plus fragiles peuvent l’être en raison de l’âge, ou de comorbidités. On le sait, le Covid-19 est plus dangereux pour les seniors, c’est pourquoi la campagne vaccinale a d’abord été réservée aux plus de 75 ans, avant d’être étendue vers le bas de la pyramide des âges. Aujourd’hui encore, ils sont la catégorie la plus touchée, comme vous pouvez le voir dans le graphique ci-dessous.

La seconde catégorie fragilisée est celle dont l’état de santé peut fournir un terrain favorable à une aggravation du Covid. Cela va des maladies comme le cancer ou les problèmes rénaux, jusqu’à l’obésité, en passant par le diabète. Les addictions, en particulier celles qui touchent les poumons, comme la cigarette, augmentent également le danger de voir la maladie empirer.

Pour ces publics, la fin généralisée du port du masque n’est pas nécessairement une bonne nouvelle, puisqu’elle risque d’augmenter la circulation du virus. Il leur faudra donc suivre avec une attention particulière les recommandations qui suivent.

Les lieux clos et mal aérés...mais pas seulement

Le risque encouru en fonction des lieux fréquentés est désormais largement documenté dans de nombreuses recherches, comme l’étude ComCor, publiée fin 2021 par l’Institut Pasteur. Le premier facteur est celui de la ventilation, venant du fait que le SARS-CoV-2 se transmet massivement via les aérosols, ces nuages de particules que nous émettons lorsque nous respirons (et plus encore lorsque nous parlons, crions ou chantons).

Sans surprise, les lieux qui reviennent en haut du classement des endroits à risques sont donc les lieux festifs en intérieur. L’Institut Pasteur a recensé qu’une personne âgée de moins de 40 ans ayant fréquenté un bar avait 90% de chance en plus d’être contaminée qu’une personne qui n’y soit pas allée. Idem en ce qui concerne les soirées privées, où le risque s’élève même jusqu’à 350%, et dans les boîtes de nuit, où le masque est pourtant tombé dès le 28 février.

Et s’il vous venait à penser que les discothèques ne sont plus de votre âge, le danger n’en a pas moins présent dans les thés dansants et autres réunions festives à destination du troisième âge. À la rentrée 2021, un grand nombre de clusters avait été découvert suite à ces types d’événements, qu’ils soient organisés autour de l’amour de la musique, ou d’une envie de jouer à la belote.

Mais l’atmosphère brumeuse d’une soirée endiablée n’est pas le seul endroit où continuer à porter le masque serait judicieux. Comme le révélait dès novembre 2020 une étude poussée parue dans la revue Nature, ce qui fait augmenter le risque de contamination n’est pas seulement la ventilation ou la densité de personnes rassemblées, mais aussi le temps que l’on y passe.

De la salle de sport à la messe

En y ajoutant ce critère, le pire lieu de contamination est le restaurant, où l’on peut rester plus d’une heure sans bouger. Ensuite, viennent s’ajouter dans l’ordre la salle de sport, le café, l’hôtel, et l’office religieux. Plus loin, on retrouve les cabinets médicaux, les magasins d’alimentation, puis la plupart des autres magasins, moins risqués, comme vous pouvez le voir dans le graphique ci-dessous.

Lieux où le taux de contamination par le Covid-19 est plus élevé que la moyenne (aux États-Unis en 2020) (Photo: Nature)
Lieux où le taux de contamination par le Covid-19 est plus élevé que la moyenne (aux États-Unis en 2020) (Photo: Nature)

En clair: plus on reste longtemps, plus il y a de risque. Plus le lieu est bondé, plus il y a de risque. Le cumul des deux est évidemment le pire. Garder le masque si vous allez à la messe serait donc judicieux pour maximiser vos chances de ne pas être infecté.

Avec de tels critères, la question du lieu de travail se pose évidemment. Le bureau est depuis le début de l’épidémie l’un des premiers lieux de contamination, ce qui a poussé à mettre en place rapidement un télétravail massif. Suivant l’activité pratiquée, l’environnement de travail changé énormément. Mais une salle de conférence, ou de réunion, bondée où l’on reste assis pendant plus d’une heure constitue évidemment un lieu où le risque de contamination bondit.

Technique de la cigarette

Pour résumer, si l’on veut se poser la question du port du masque ou non en fonction d’un événement précis, les critères du nombre de personnes, de l’espace disponible, de l’aération et du temps passé sont à prendre en compte. Et si tout cela paraît bien fastidieux, la technique de la “fumée de cigarette” peut se révéler utile, comme l’expliquait l’infectiologue Erin Bromage auNew York Times en février 2022.

“Si quelqu’un fumait dans la pièce”, explique la spécialiste, “est-ce que l’odeur et la fumée rempliraient rapidement l’espace? Si oui, c’est aussi le cas du virus”. Dans ce cas, si vous à risque ou entouré de personnes à risque, il pourrait être opportun d’aller chercher le fameux masque au fond de votre sac.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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