Anti-pass sanitaire : qui est Hadama Traoré, qui organise une manifestation nationale à Paris ?

Hadama Traoré, derrière la mobilisation du 11 Septembre à Paris.

L'homme de 36 ans est un nouveau venu dans les manifestations anti-pass sanitaire à Paris. Derrière le mouvement "Le dernier rempart", il est à l'origine de la mobilisation du 11 septembre.

Le nombre de manifestants anti-pass sanitaire recule semaine après semaine, mais la mobilisation se poursuit. La date du 11 septembre est cochée depuis plusieurs semaines dans le calendrier des opposants à la mesure, qui appellent à un rassemblement national à Paris.

Si comme chaque semaine plusieurs manifestations sont prévues dans les rues de la capitale, le rassemblement principal devrait avoir lieu place Wagram, en direction du conseil d'État. Derrière l'organisation de la manifestation, un nouveau venu dans le paysage des manifestations anti-pass sanitaire.

"Un gars de quartier", un "révolutionnaire"

On était habitués au visage de Florian Philippot d'un côté, aux habituels gilets jaunes de l'autre, mais cette fois, c'est Hadama Traoré qui est à l'origine de la déclaration, au sein du mouvement "Le dernier rempart" créé à cette occasion. Une mobilisation pour réclamer "l'abolition du pass sanitaire", mais également "une révision constitutionnelle" et la "réforme du Conseil économique, social et environnemental". Âgé de 36 ans, celui qui se définit comme un "gars de quartier", un "ex-délinquant", un "révolutionnaire" ou encore comme un "Noir de banlieue", n'en est pas à son coup d'essai dans la mobilisation.

Originaire des la cité des 3 000, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), il lance en 2017 le collectif citoyen "La Révolution est en marche". Bon orateur, il se fait un nom sur les réseaux sociaux, à grand renfort de vidéos tournées en selfie, dans lesquelles il lance des mobilisations plus ou moins suivies : devant CNews pour protester contre la ligne éditoriale de la chaîne, devant le syndicat de police Alliance ou encore devant le ministère de l'Intérieur.

Un personnage sulfureux

Ses cibles : les violences policières surtout mais également le mal-logement, la rénovation urbaine ou le racisme. À Aulnay, avec son mouvement, il parvient à la rénovation complète d'un hall, à hauteur de 58 000 €, ou encore à créer une amicale des locataires, rapportait Le Parisien en 2020.

Mais Hadama Traoré est aussi un personnage sulfureux. En 2018, il est licencié de son poste de Responsable d’une antenne de jeunesse à la mairie d’Aulnay-sous-Bois pour avoir proféré des insultes envers des élus. En juin 2019, il est condamné à six mois de sursis pour menaces envers le maire d'Aulnay qu'il avait menacé de séquestrer et de mettre le feu à la mairie.

Menacé de mort

En octobre 2019, il appelle à un rassemblement pour "rétablir la vérité" sur Mickaël Harpon, qui a tué quatre personnes à la préfecture de police de Paris. Selon lui, Harpon est passé à l'acte à cause des discriminations dues à son handicap et non à cause d'un quelconque motif religieux. La manifestation est interdite et Hamada Traoré placé 24 heures en garde à vue pour “menaces et actes d’intimidation sur une personne exerçant une fonction publique ou d’utilité collective, menaces de crime contre les personnes et outrage”. Son domicile est en outre perquisitionné.

Une prise de position qui lui a également valu des menaces de mort. En juin 2020, alors qu'il annonce son ambition présidentielle pour 2022 à laquelle il a depuis renoncé, des commentaires sur le site et la page Facebook du magazine Valeurs Actuelles, photo d’arme à feu à l’appui, le menacent de mort, il a déposé plainte contre X.

Le soutien de leaders du mouvement anti-pass

Après avoir tourné le dos à la "politique politicienne", expliquait-il à La Voix Du Nord, le militant associatif s'attaque aux manifestations du samedi. "Le 11 septembre nous allons écrire l'histoire. Qui vivra verra. La révolution est en marche et personne ne pourra l'arrêter", écrit-il ainsi sur sa page Facebook.

Pour tenter de relancer la mobilisation, il a pu compter sur les habituels relais du mouvement anti-pass sanitaire : live sur le "média" Vécu, soutien d'"Oliv Oliv", connu pour sa participation à Touche Pas mon Poste, et d'habituels gilets jaunes à Paris. Avec au moins trois autres manifestations prévues dans la capitale, l'heure semble cependant rester à la division.

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