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Covid-19 : le ministre de la Santé appelle à proscrire les ventilateurs

Covid-19 : le ministre de la Santé appelle à proscrire les ventilateurs

Pour tenter de rafraichir l’air, les ventilateurs tournent depuis tôt ce matin. Une mauvaise idée pour le ministre de la Santé, Olivier Véran.

La France affronte une nouvelle vague de chaleur. Cette fois, elle devrait s’installer plusieurs jours sur la France. Pas toujours simple pour les Français de lutter efficacement contre la propagation de l’épidémie de Covid-19 et de se protéger de la chaleur en cette période de canicule.

En visite dans un Ehpad en Dordogne, Olivier Véran a rappelé les bons gestes. Ainsi, le ministre de la Santé incite à proscrire les ventilateurs “dans les pièces où il y a du monde”. Avant de souligner : “La climatisation ne pose pas de difficulté […] mais là où ça peut être compliqué, c'est quand vous avez une pièce avec un ventilateur. Il va brasser du virus, l'envoyer sur toutes les surfaces et le masque ne protège pas suffisamment”.

Ce nouveau coronavirus se transmet par des gouttelettes. Il s’agit de sécrétions projetées quand une personne tousse, éternue, parle. Chez les personnes atteintes par le virus, ces postillons contiennent le virus. Ainsi, la maladie se transmet via ces gouttelettes contaminées. Elles sont alors inhalées par la personne saine et déclenchent la maladie. Au début du mois de juillet, les scientifiques avaient publié une lettre ouverte mettant en garde contre la transmission du Covid-19 par aérosol. Une possibilité de contamination rapidement relayée par l’Organisation mondiale de la Santé. “La transmission d'aérosols à courte portée, en particulier dans des endroits intérieurs spécifiques, tels que des espaces surpeuplés et insuffisamment ventilés pendant une période prolongée avec des personnes infectées, ne peut être exclue”, avait alors mis à jour l'OMS.

Que dit le Haut conseil de la santé publique ?

Dès le mois de mai, le Haut conseil de la santé publique avait livré ses recommandations concernant la gestion de l’épidémie de Covid-19 face à une vague de chaleur. Ainsi, les experts rappelaient “l’importance du renouvellement de l’air dans tous les lieux de vie, quels qu’ils soient, par une ventilation qu’elle soit naturelle ou mécanique”. Et d’ajouter : “Une des pratiques consiste à ventiler par ouverture en grand des fenêtres d’une pièce de façon séparée du logement en maintenant fermée la porte de la pièce, et en assurant le plus possible son étanchéité (calfeutrage par boudin de bas de porte) vers le reste du logement, quand il s’agit une situation où une personne infectée par le Covid-19 est maintenue à domicile pour protéger son entourage proche. L’objectif de cette aération naturelle est d’assécher l’air et les surfaces”.

Si le HCSP précise que “le ventilateur individuel pour une personne seule dans une pièce ne pose pas de problème”, il se montrait déjà plus prudent pour les collectivités : “En créant un mouvement d’air important, il va projeter les gouttelettes respiratoires émises par les personnes à distance dans la pièce et rendre inopérante la distance de sécurité entre les personnes”. Le Haut conseil de la Santé publique avait livré un avis très clair concernant l’utilisation d’un ventilateur dans des espaces clos: “Dans les espaces collectifs de petit volume, clos ou incomplètement ouverts, l’utilisation de ventilateur à visée de brassage/rafraichissement de l’air en cas d’absence de climatisation est contre-indiquée dès lors que plusieurs personnes sont présentes dans cet espace (notamment salle de classe, établissements pour personnes âgées…), même porteuses de masques”.