Covid-19 : le rhume, un allié dans la lutte contre l’épidémie ?

Woman sneezing behind a window, using a tissue.

Selon une étude parue dans le Journal of Infections Diseases, le virus du rhume empêcherait le SARS-CoV-2 d'infecter l'organisme en bloquant sa réplication dans les cellules des voies respiratoires. Explications.

Lorsque deux virus cohabitent dans l'organisme, l’un peut prendre le dessus sur l’autre. C’est, en tout cas, ce qui ressort d’une étude de l’Université de Glasgow. Le rhinovirus humain 16 (HRV16), responsable du rhume, serait "plus fort" que le SARS-Cov-2, le virus à l’origine de la Covid-19. Il aurait la capacité de "faire sortir le Covid des cellules du corps". "Nos recherches montrent que le rhinovirus humain déclenche une réponse immunitaire innée dans les cellules épithéliales respiratoires humaines qui bloque la réplication du virus Covid-19". indique le Dr Pablo Murcia, du Centre de recherche sur les virus de l’Université de Glasgow et auteur de l’étude.

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Les chercheurs ont réalisé plusieurs expériences en laboratoire. La première consistait à injecter le SARS-CoV-2 dans nos cellules respiratoires, 24 heures après avoir injecté le rhinovirus. Résultat : le premier n’arrivait pas à se développer car il était bloqué par le second. "Le SARS-CoV-2 ne décolle jamais, il est fortement inhibé par le rhinovirus", confie le Dr Pablo Murcia à la BBC News.

De nouvelles recherches à venir

Lors de la deuxième expérience, les scientifiques ont fait l’inverse, ils ont commencé par injecter le virus de la Covid-19, 24 heures avant celui du rhinovirus. Ils ont constaté que le développement du premier était freiné. Enfin, lorsqu’ils ont "libéré" les deux en même temps, seul le rhinovirus a pénétré dans l’organisme. "Ces résultats sont excitants", estiment le chercheur "car si vous avez une prévalence élevée de rhinovirus, cela pourrait arrêter de nouvelles infections au SARS-CoV-2."

Les scientifiques considèrent que la prévalence croissante du rhinovirus pourrait, par ailleurs, entraîner la réduction des cas de Covid-19. Ils expliquent que la prochaine étape de leurs recherches consistera à "étudier ce qui se passe au niveau moléculaire lors de ces interactions virus-virus, pour mieux comprendre leur impact sur la transmission de la maladie". Ces données pourront alors être "utilisées, espérons-le, dans la mise en place des stratégies et des mesures de contrôle des infections à la Covid-19".

En attendant, le Dr Murcia considère que la meilleure arme pour se protéger de la Covid-19 reste la vaccination. Il précise, au passage, que les infections saisonnières ont fortement baissé grâce à l’application des nombreux gestes barrières.

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