Covid-19 et réseaux sociaux : vous envoyez beaucoup de photos ? Attention au risque de dépression

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Selon une récente étude menée en Hongrie, ceux qui ont davantage utilisé les réseaux sociaux pendant l’épidémie de Covid-19 sont davantage à risque de souffrir d’une dépression.

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, vous passez beaucoup de temps collé à votre portable sur Twitter, Instagram ou Facebook. Une habitude qui ne serait pas sans risque pour votre santé mentale. En effet, selon une récente étude, ceux qui publient le plus de photos d’eux et de leurs proches sur les réseaux sociaux sont davantage à risque de souffrir d’une dépression. “Afin d'avoir un aperçu de l'évolution des modes d'utilisation des réseaux sociaux et de ses implications sur la santé mentale, nous avons examiné les réponses de 170 participants à l'aide d'un questionnaire en ligne de 20 questions pendant la première vague de Covid-19 en Hongrie. La collecte de données a eu lieu entre le 22 avril et le 11 mai 2020, pendant les mesures de confinement strictes, afin que les participants puissent percevoir les changements par rapport à la période pré-épidémique”, rapporte l'experte en communication et médias Alexandra Valéria Sándor, Ph. RÉ, étudiante à l'École doctorale de sociologie de l'Université Eötvös Loránd (Budapest).

Dans le cadre de cette étude, les participants ont été interrogés sur la popularité des plateformes de médias sociaux dans leur quotidien. Lorsqu'on leur a demandé comment leur propre temps passé sur les médias sociaux avait changé avec la crise sanitaire, 19% des répondants ont reconnu avoir “beaucoup augmenté” leur utilisation et 36% avouent avoir “quelque peu” augmenté leur temps passé sur les réseaux sociaux. “Je n'avais pas d'autres choix que d'utiliser les médias sociaux beaucoup plus souvent parce que l'école de mon enfant oblige les enseignants à rester en contact avec les parents via des groupes Facebook”, rapporte un répondant à cette enquête. Un autre révèle qu’il réalisait “une heure de tchat vidéo chaque jour avec la famille et ses amis”. L'étude a été publiée dans le dernier numéro du European Journal of Social Sciences.

L’explosion des selfies

Le temps passé à utiliser les médias sociaux a augmenté de manière significative parmi les participants lors des mesures restrictives liées à la première vague de Covid-19. Le changement le plus significatif a été observé pour Facebook. En effet, les sondés ont admis y passer “plus de deux heures” par jour contre seulement 9% avant l'épidémie. De plus, les répondants ont également été interrogés sur la fréquence à laquelle ils ont publié ou envoyé des photos et des vidéos d'eux-mêmes ou de leurs proches. Ainsi, près de 18% d'entre eux ont partagé ce type de contenu sur Facebook plusieurs fois par jour, tandis que 8% ont déclaré avoir fait de même avant l'épidémie. Dans le détail, les selfies étaient les plus courants sur toutes les plateformes sociales.

Les chercheurs ont également évalué la santé mentale des participants via un questionnaire afin de dépister la possible présence d’un trouble dépressif majeur. Les résultats montrent que pendant le confinement imposé par l’épidémie de Covid-19, l’utilisation des réseaux sociaux s’est multipliée augmentant ainsi le partage de contenu autoreprésentatif. Enfin, les réponses à cette étude suggèrent l’existence d’un lien entre la santé mentale et l’augmentation de l'utilisation des médias sociaux. “Le plus important était de pouvoir faire la lumière sur les changements dans l'utilisation des médias sociaux pour se représenter, leur nature et les conséquences, même avec les défis méthodologiques et les contraintes imposées par l’épidémie”, a conclu Alexandra Valéria Sándor.

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