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"Quand on est cas contact, on ne risque rien" : la phrase ambigüe de Jean Castex fait bondir les médecins

Jean Castex sur France 2 (Photo by Christophe ARCHAMBAULT / AFP)

La phrase, lâchée par le Premier ministre sur le plateau du 20 heures de France 2, est passée relativement inaperçue, mais a choqué certains professionnels.

"Quand on est cas contact, on ne risque rien". Au détour de la présentation du nouveau protocole sanitaire à l'école, Jean Castex a prononcé cette phrase sur le plateau du 20h de France 2, le 10 janvier (à partir d'1'56 dans la vidéo ci-dessous).

Une phrase qui choque

Si la phrase est relativement passée inaperçue, elle a tout de même heurté téléspectateurs attentifs dont Guislaine David, porte-parole du syndicat enseignant SNUipp-FSU.

Cas contact, une définition différente chez les enfants

Être cas contact signifie avoir été en contact avec une personne testée positive au Covid-19. Ainsi, les parents d'un élève positif sont considérés comme cas contact. En novembre dernier, Jean Castex a d'ailleurs lui-même été cas contact de sa fille de 11 ans, qui l'a finalement contaminé. La phrase lâchée sur le plateau du 20h, "Lorsqu'on est cas contact, on ne risque rien", ne semble donc pas concerner les parents d'élèves, Jean Castex en ayant lui-même fait l'expérience.

Dans le cas évoqué par le Premier ministre sur le plateau du 20 heures, celui des écoles, lorsqu'un élève est testé positif, ses camarades de classe sont considérés comme cas contacts. Sauf que pour maintenir les écoles ouvertes, la définition du cas contact chez les enfants n'est pas la même que chez les adultes.

Seulement 1,6 % des 5-11 ans sont vaccinés

Si l'élève positif doit s'isoler 7 jours comme toute personne positive, ses cas contacts peuvent continuer de venir à l'école à condition que trois tests, réalisés à J0, J2 et J4 soient négatifs, précise le dernier protocole en vigueur. D'autant que désormais, "lorsqu’un cas positif sera détecté dans une classe, il ne sera plus demandé aux parents de venir chercher leur enfant immédiatement. Ils pourront attendre la sortie scolaire".

La phrase prononcée par Jean Castex, "quand on est cas contact, on ne risque rien", semble donc concerner les élèves, et semble viser à rassurer les parents. Seuls 90 000 enfants de 5 à 11 ans ont en effet reçu une dose de vaccin, soit 1,6% de cette tranche d'âge, la majorité d'entre eux peuvent donc être considérés comme non-vaccinés.

Un adulte non vacciné doit s'isoler 7 jours s'il est cas contact

Chez les adultes non vaccinés, un isolement de 7 jours est imposé. Pour les vaccinés, la règle est alors celle qui s'applique aux élèves, avec des tests à J0, J2 et J4, mais une invitation à "limiter ses interactions sociales" et "avoir recours au télétravail lorsque c'est possible".

"Il n'y a pas de différence à faire entre les adultes et les enfants. Un élève qui est cas contact a le risque d'être contaminé et de contaminer sa famille et doit être traité comme un cas contact classique, avec les mêmes mesures d'isolement qu'un adulte. Un cas contact doit être traité comme un cas positif, jusqu'à la preuve du contraire, c'est-à-dire un test négatif après la période d'incubation", rappelle le docteur Michaël Rochoy.

D'autant que le virus circule intensément chez les plus jeunes. Le taux d'incidence dépasse les 2 000 cas pour 100 000 habitants parmi les 0-9 ans. À l'hôpital, 355 enfants de 0 à 9 ans étaient hospitalisés en raison d'une infection au coronavirus le 10 janvier, soit 91 de plus que la semaine précédente.

VIDÉO - Covid à l'école: trois autotests suffisent pour les cas contact