Covid 19 : comment la peste porcine africaine a-t-elle eu un impact sur la pandémie ?

Selon des experts, l'exposition humaine au Covid-19 provenant d'animaux sauvages est plus susceptible d'avoir eu lieu en 2019, lorsque la Chine subissait les pires effets de la peste porcine africaine.

Une épidémie de maladie porcine mortelle ayant frappé la Chine en 2018 puis en 2019 pourrait avoir aidé le Covid-19 à "s'implanter" au sein de la population humaine, selon plusieurs chercheurs. Explications.

Pangolins, chauves-souris, visons... Si les origines du Covid-19 qui décime la population mondiale depuis plus d'un an ne sont pas totalement connues, il se pourrait qu'un autre animal soit indirectement lié à la pandémie : le porc. Dans une étude nommée "Comment une pandémie en a conduit à une autre", des chercheurs chinois et britanniques mettent en cause le rôle qu'aurait eu l'épidémie de peste porcine africaine (PPA) ayant frappé la Chine en 2018 et 2019 sur la pandémie de Covid-19.

Au début du mois d'août 2018, la PPA, qui est l'une des maladies animales les plus contagieuses, arrive en Chine et provoque une catastrophe économique dans le pays qui élève plus de la moitié de la population porcine mondiale. De plus, le porc est la viande préférée des Chinois avec environ 55 millions de tonnes de porc consommés chaque année. L'épidémie de PPA s'est par la suite propagée dans la majeure partie de la Chine au quatrième trimestre 2019 et atteint des proportions inattendues. Aucun vaccin ou remède contre cette maladie incurable étant disponible, la seule solution est d'abattre les animaux infectés.

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Moins de porc, plus d'animaux sauvages

Un abattage massif qui a provoqué une pénurie et donc une hausse des prix du porc en Chine. D'après le média suisse Le Temps, son prix s'est envolé de près de 50% entre août 2018 et août 2019. La chute de l'offre de viande de porc ainsi que la hausse des prix a donc amené les Chinois a consommé plus de viandes alternatives telles que les animaux sauvages et entraîné des mouvements inhabituels d'animaux et de viande à travers tout le pays. La peste porcine africaine aurait en effet diminué de 40 à 60% la population porcine en Chine, venant perturber massivement l’industrie de la viande du pays. Les auteurs de l'étude tiennent à rappeler que la consommation d'animaux sauvages ne fait qu'augmenter les chances de contamination d'un virus, en l'occurence du SARS-CoV-2, chez l'être humain.

"Si de plus en plus d'animaux sauvages pénètrent dans la chaîne alimentaire humaine, soit par la chasse, soit en allant au marché et en obtenant différentes sources de viande, cela augmente tout simplement les risques d'exposition", estime David Robertson, professeur de génomique virale et auteur de l'étude. "Ça ne fait qu'augmenter les chances que le virus pénètre chez les humains."

David Robertson rappelle que cette analyse n'est à ce jour qu'une hypothèse mais qu'elle est à prendre au sérieux : "Nous ne montrons qu'une simple perturbation. Imaginez un mur, il ne s'agit que d'une brique dans ce mur de preuves. C’est quelque chose qui, à notre avis, devrait être pris en compte pour comprendre ce qu'il s’est réellement passé."

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