Publicité

Covid-19: l'Assemblée vote l'abrogation de l'obligation vaccinale des soignants, plutôt que sa suspension

L'Assemblée nationale a adopté jeudi en première lecture un texte pour abroger l'obligation vaccinale anti-Covid des soignants, plutôt que de simplement suspendre cette obligation, comme le prévoit le gouvernement.

La proposition de loi du député du groupe à majorité communiste Jean-Victor Castor (Guyane) a été adoptée par 157 voix contre 137, avec le concours des différents groupes d'opposition, contre l'avis du gouvernement.

Le ministre de la Santé François Braun a déploré un "message regrettable envoyé par cette Assemblée aux soignants", qui va "affaiblir notre capacité de réponse" en cas de nouvelle épidémie. Le texte doit encore être étudié au Sénat.

Un avis de la HAS rendu le 30 mars

Le 30 mars dernier, la Haute autorité de santé (HAS), avait émis un avis, recommandant la levée de l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les soignants. Dans la foulée, le ministre de la Santé François Braun avait annoncé que le gouvernement allait suivre cet avis. Selon une instruction ministérielle, ils seront considérés comme réintégrés "le lendemain" de la parution d'un décret prévue le 14 mai.

Insuffisant pour Jean-Victor Castor, "le décret ne fera que suspendre les suspensions, laissant la possibilité au gouvernement" d'y recourir à nouveau. Son texte prévoit également que les agents concernés "conservent le droit à l'avancement qu'ils possédaient avant la suspension".

Il a été voté par les députés LR, RN, Liot (Libertés Indépendants Outre-mer et Territoires) et l'immense majorité des députés de l'alliance de gauche Nupes présents. Plusieurs députés ultramarins se sont relayés dans l'hémicycle pour le défendre.

"Le refus de la vaccination c'est le refus de la science"

"En préférant la suspension à la suppression, vous renforcez une insécurité sanitaire que ces Français ne peuvent se permettre", notamment dans "les territoires d'Outremer", où "nous ne pouvons nous priver d'aucun personnel de santé", a lancé au ministre le député de Guadeloupe Olivier Serva (groupe Liot).

"Le refus de la vaccination c'est le refus de la science. Vous tournez le dos à la science", a tancé le député MoDem Philippe Vigier. Son collègue de la majorité présidentielle Frédéric Valletoux (groupe Horizons) a attaqué un texte qui va "favoriser le sentiment anti-vaccins".

"Ne nous privez pas d'une protection", a demandé sans succès François Braun aux députés.

"Je redis le respect que nous avons pour les scientifiques, pour la vaccination", a insisté dans l'hémicycle le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, tout en appelant à l'abrogation, afin qu'une éventuelle nouvelle obligation vaccinale passe forcément par le Parlement, et non par décret.

Article original publié sur BFMTV.com