Covid-19 : l'adhésion des Français au vaccin en hausse

Le Monde publie ce vendredi son nouveau baromètre Cevipof/Opinion Way consacré à l'état d'esprit des Français face au Covid-19. Il montre qu'en trois mois, la part des personnes rétives au vaccin contre le coronavirus s'est réduite de dix points.

Embarqués dans une éreintante et parfois désespérante course de fond contre l'épidémie de Covid-19, les Français ne voient peut-être pas encore clairement l'arrivée mais ils retrouvent déjà un peu d'optimisme. Le nouveau baromètre piloté par le Cevipof (le Centre de recherches politiques de Sciences-Po) et l'institut Opinion Way, publié ce vendredi par Le Monde, montre ainsi que l'adhésion au vaccin grimpe en flèche au sein de la population. Celle-ci déclare d'ailleurs entrevoir la sortie de crise grâce à la campagne d'injections.

Il y a trois mois, pour le précédent baromètre publié dans le courant du mois de février, la voix des Français était moins assurée au moment de répondre aux sondeurs. 41% d'entre eux évoquaient leur "lassitude", 34% leur "morosité". Surtout, ils n'étaient que 49% à dire leur intention de se faire vacciner ou avoir déjà reçu une dose. Le panorama est cette fois bien différent ce vendredi 21 mai, qui suit de deux jours la réouverture des terrasses, des cinémas et de l'ensemble des commerces et précède de dix jours l'ouverture de la vaccination à l'ensemble des majeurs.

Ainsi, 65% du panel affirme vouloir se faire vacciner ou l'avoir déjà été. Cette statistique est en progression de seize points par rapport à la précédente mesure. Les partisans du "non", jaugés à 20%, sont en recul de dix points. 13% des sondés hésitent encore sur la ligne à tenir. Il faut dire qu'entre les deux sondages, le nombre de Français protégés par l'administration des différentes doses a bondi de 27 points, souligne Le Monde.

Une réflexion nuancée

Mais cette considération purement numérique se double d'une réflexion plus vaste. 73% des Français valident l'idée selon laquelle "le bénéfice collectif de la vaccination vaut la peine de se faire vacciner contre le Covid-19". Ils sont 75% à approuver la proposition d'une vaccination dorénavant "sans ordre de priorité" particulier.

En revanche, la possibilité d'accepter "n'importe quel vaccin autorisé" ne fait pas recette (54% de "contre", et 43% de "pour"). La perspective d'une vaccination rendue obligatoire pour l'ensemble des personnes résidant en France suscite elle aussi une adhésion très limitée: 51% des interlocuteurs du binôme Cevipof/Opinion Way la trouvent juste, 46% s'y opposent. Modéré mais là encore positif, le taux des Français déclarant que les vaccins permettront de "sortir rapidement de la crise" s'installe à 53% de la population.

Bruno Cautrès, politiste au Cevipof, a vu dans la diminution de la part des sceptiques du vaccin et l'extension des vertus prêtées à la campagne de vaccination l'effet de la preuve par l'exemple et la proximité, comme il l'a expliqué au quotidien du soir: "Le changement s’est fait avec les images des vaccinodromes où tout semble bien se passer et par les relations interpersonnelles: on est d’autant plus en confiance quand un frère, une mère, un voisin a déjà reçu une dose."

Moins de Français hésitants

Interrogé par BFMTV ce vendredi, Stéphane Paul, chef du service d’immunologie au CHU de Saint-Etienne, membre du Comité scientifique sur les vaccins contre le Covid-19, s'est réjouit de ces chiffres. Il s'est cependant dit persuadé qu'il était encore possible de gagner davantager de nos compatriotes à la cause vaccinale: "Je pense qu’il ne faut pas l’accepter. (...) Il faut continuer à communiquer, c’est ce qu’on essaie tous de faire."

Il a poursuivi: "La définition des 'anti-vax' est toujours un peu compliquée. On sait qu’il s’agit sans doute de seulement de 2 ou 3% de la population. Là où on a énormément amélioré les choses, c’est parmi ceux qui étaient très hésitants par rapport à la vaccination."

"Elle était très importante au moment du débat autour d’AstraZeneca. Maintenant, l’arrivée de doses Pfizer, Moderna, doit jouer énormément sur la confiance de la population et notamment des jeunes. Cette partie hésitante s’est beaucoup réduite", a encore remarqué Stéphane Paul.

Article original publié sur BFMTV.com

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