Covid-19 : hausse des indicateurs, variants, vaccination… où en est-on à l’approche de l’hiver ?


Une personne se faisant vacciner contre le Covid-19 dans une pharmacie d’Ajaccio (Corse du Sud), le 5 octobre 2023.
PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP Une personne se faisant vacciner contre le Covid-19 dans une pharmacie d’Ajaccio (Corse du Sud), le 5 octobre 2023.

COVID-19 - Si beaucoup de Français vivent comme s’il faisait désormais partie du passé, le Covid-19 reste une réalité. La maladie infectieuse devrait même revenir de plus en plus dans l’actualité dans les prochaines semaines, à la faveur de l’arrivée de l’hiver et de ses basses températures.

D’après les communications de différentes autorités sanitaires cette semaine, l’épidémie repart même déjà à la hausse - certes, sans commune mesure avec les précédentes vagues vécues en 2020 et 2021.

Tout d’abord, Santé Publique France annonce dans son dernier bulletin de veille publié mercredi 22 novembre que les indicateurs syndromiques en ville montrent une tendance à la hausse parmi les actes SOS Médecins, en particulier chez les 15-64 ans et les 65 ans et plus.

Le taux de positivité des tests réalisés en médecine ambulatoire est par ailleurs en augmentation (25,4 %, +8,7 points), tandis qu’une hausse des indicateurs virologiques issus des tests réalisés en laboratoires de biologie médicale est aussi observée dans la plupart des classes d’âge.

Le taux d’incidence, qui correspond au nombre de personnes testées positives (RT-PCR et test antigénique) pour la première fois depuis plus de 60 jours rapporté à la taille de la population, repart lui à la hausse depuis une semaine au niveau national. Il est « porté » par une nette hausse en région Paca, comme le note sur X le journaliste du Parisien Nicolas Berrod.

La percée du variant Pirola

Malgré tout, c’est bien dans l’est de la France que Santé publique France observe actuellement les taux d’incidence les plus élevés, comme on peut le voir sur la carte ci-dessous. Ainsi, 111,54 nouveaux cas positifs pour 100 000 habitants ont été recensés en une semaine dans le Bas-Rhin, un indicateur en hausse de 34,6 %.

Pour rappel et avoir un élément comparatif sous la main, à des moments particulièrement critiques de la pandémie, le taux d’incidence national dépassait les 400 nouveaux cas positifs pour 100 000 habitants, en novembre 2020 ou décembre 2021.

« Il est probable qu’il y ait une remontée parce que cette remontée est directement liée au fait que les conditions climatiques favorisent la circulation du virus », analyse pour BFMTV Bruno Lina, virologue à Lyon et membre du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars).

Sur les variants du Covid, la situation évolue aussi. Si le variant EG.5 (ou Eris) reste toujours le plus détecté, il tend à diminuer. À l’inverse, le variant BA.2.86 (ou Pirola), qui circule majoritairement en Europe et ne présente pas de gravité accrue de la maladie, continue d’augmenter. Celui-ci est un sous-variant de BA.2, lui-même un sous-variant d’Omicron qui est un variant de la souche originale du Covid.

« Le fait que (Pirola) remplace (EG.5) va peut-être favoriser un tout petit peu une reprise épidémique », note le virologue Bruno Lina.

Rousseau se réjouit du « succès » de la campagne de vaccination

Hormis Pirola qui commence à percer et de EG.5, il existe actuellement deux autres variants du virus du Covid-19 (XBB.1.5 et XXB.1.16) dits « d’intérêt », c’est-à-dire faisant l’objet d’une surveillance renforcée par l’Organisation mondiale de la santé.

Jeudi 23 novembre, l’OMS a aussi communiqué sur le Covid, mettant en garde car il « circule actuellement dans tous les pays et constitue toujours une menace ». « Nous avons constaté une augmentation lente et régulière de sa détection dans le monde », indique la docteure Van Kerkhove, la scientifique de l’OMS chargée de piloter la lutte contre la pandémie.

Le même jour, l’agence spécialisée a aussi tenté de rassurer après avoir constaté une augmentation sensible des maladies respiratoires chez les enfants dans le nord de la Chine. Après avoir demandé des informations détaillées à Pékin, elle est en mesure d’affirmer « qu’aucun pathogène nouveau ou inhabituel n’avait été détecté, pas plus que des signes cliniques inhabituels, (...) mais seulement la hausse générale du nombre de cas de maladies respiratoires dues à des pathogènes connus ».

Enfin, sur la campagne de vaccination contre le Covid-19, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau s’est réjoui du « succès » de celle-ci, lancée le 2 octobre : « On compte un million de vaccinations supplémentaires par rapport à l’an passé, avec un total de 3,8 millions de doses injectées, à 75 % à destination des personnes fragiles », a-t-il annoncé dans une interview à Libération jeudi.

Malgré tout, cela ne représente qu’une personne de plus de 65 ans - les personnes les plus à risques - sur cinq (19,6 %), selon les derniers chiffres de Santé Publique France. À titre comparatif, en Angleterre, 60 % des plus de 65 ans ont déjà été vaccinés dans le cadre de la campagne automnale. Dans les Ehpad français, 11,4 % des résidents ont reçu une dose de vaccin, et autour de 7 % chez les professionnels de santé.

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