Covid-19 : les enfants sont-ils réellement à l’origine de la majorité des contaminations ?

Lors de la semaine du 22 au 28 novembre, le taux d'incidence était de 666 chez les élèves en école primaire.

Alors que le chiffres de l'épidémie de Covid-19 sont en augmentation, le gouvernement a relevé le niveau du protocole sanitaire dans les écoles et évoqué la vaccination pour les enfants de plus de 5 ans. Ces derniers sont-ils le vecteur de la reprise épidémique ?

Nouveau protocole sanitaire à l'école, la vaccination pour les enfants de 5 à 11 ans à risque et probablement pour tous ceux de cette tranche d'âge dans les jours à venir... le gouvernement a décidé de prendre des mesures pour lutter contre la reprise épidémique de Covid-19 en France. Et si les vacances scolaires n'ont pas été avancées comme certaines rumeurs l'évoquaient, ce sont bien les enfants et les écoles qui inquiètent le plus l'exécutif concernant l'évolution de cette 5e vague à l'approche des fêtes de Noël.

Alors qu'on les a longtemps crus épargnés par la crise du Covid-19 car moins contagieux et moins à risque de formes graves de la maladie, les enfants seraient aujourd'hui "le noyau de la circulation virale" a déclaré Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon (AP-HP), invité sur RTL. "On a des niveaux de circulation virale et une absence de politique de dépistage évidente absolument saisissants dans la tranche 6-9 ans", a-t-il ajouté.

Des propos confirmés par le professeur Bruno Mégarbane, chef du service de réanimation de l'hôpital Lariboisière (AP-HP), interrogé sur CNews lundi. "La classe d’âge des enfants de 5 à 11 ans est celle où l'épidémie progresse le plus."

Un taux d'incidence très élevé chez les élèves de primaire

En se penchant sur les données, on s'aperçoit que le taux d'incidence chez les enfants est considérablement plus élevé que chez l'ensemble de la population. Lors de la semaine du 22 novembre, il était de 312 cas pour 100 000 habitants au niveau national alors qu'il était de 666 chez les élèves en école primaire, c'est-à-dire chez les enfants âgés de 6 à 10 ans, selon les données de Santé publique France.

Le taux d'incidence par classe d'âge scolaire au cours des dernières semaines. (Source : Santé publique France)
Le taux d'incidence par classe d'âge scolaire au cours des dernières semaines. (Source : Santé publique France)

Parmi toute la population, le taux d'incidence le plus élevé se trouve chez les 30-39 ans où il atteint 422 suivi des 0-9 ans avec un taux de 390,5 puis des 40-49 ans (374,3). Des catégories d'âge que l'on peut interpréter comme étant les adultes et leurs enfants.

Dans son bulletin épidémiologique de la semaine 47 allant du 22 au 28 novembre, SPF souligne que "les plus fortes hausses étaient observées chez les 0-9 ans (389 +85 %) et les 10-19 ans (344, +76 %)". S'il semble évident, selon ces chiffres, que les enfants font partie des plus touchés par le Covid-19, il faut prendre en compte que le nombre de dépistages réalisés porte particulièrement sur les écoliers, notamment sur la tranche d'âge de 6 à 10 ans. Selon Santé publique France, 17 789 tests ont été réalisés pour 100 000 enfants de 6 à 10 ans dans la semaine du 2 décembre, contre 6 268 tests réalisés pour 100 000 habitants pour la population générale.

Par ailleurs, au mois de juillet dernier, le Conseil scientifique affirmait que "du fait d'une couverture vaccinale faible, les enfants et adolescents [représentaient] à peu près la moitié des infections alors qu'ils représentent seulement 22 % de la population." À ce moment-là, ils étaient à l'origine "d'à peu près la moitié des transmissions", ajoutait l'organisation pour démontrer l'utilité de vacciner les mineurs contre le Covid-19.

VIDÉO - France : les nouvelles mesures contre le Covid concernent aussi les enfants