Covid-19 : des délinquants utilisent des faux tests positifs pour se soustraire à la justice

Un auto-test positif au Covid-19, le 17 mars 2022 à Rennes - DAMIEN MEYER © 2019 AFP
Un auto-test positif au Covid-19, le 17 mars 2022 à Rennes - DAMIEN MEYER © 2019 AFP

Des personnes utilisent des faux tests positifs au Covid, notamment pour se soustraire à des convocations de justice. Ces documents sont vendus sur les réseaux sociaux pour quelques dizaines d'euros.

Au plus fort de l'épidémie de Covid, les autorités ont dû faire face au trafic de faux pass sanitaires qui étaient alors nécessaires pour voyager ou pénétrer dans certains endroits. Quelques mois après, c'est à un nouveau type de faux documents que les services ont affaire, des faux tests positif au Covid.

Le Sirasco, le service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco), vient de lancer une alerte auprès des services de police et de gendarmerie sur une utilisation de faux tests par des délinquants pour se soustraire à une convocation de justice, a appris BFMTV.com confirmant les informations du Parisien. En trois mois, deux cas ont été signalés.

Soustraction à la justice

Le premier cas signalé remonte au mois de mai dernier. Les faits se sont passés dans la région Rhône-Alpes. Un homme qui purgeait sa peine en régime de semi-liberté a demandé une suspension de peine pour raison médicale. Le motif: il aurait été testé positif au Covid. Le document l'attestant s'est révélé être un faux après que le laboratoire mentionné comme ayant réalisé le prélèvement a constaté qu'il n'était pas dans sa base de données.

"L'homme a révélé qu'il avait acheté ce faux test pour 50 euros sur les réseaux sociaux", explique le commissaire William Hippert, chef du Sirasco.

Au mois de septembre dernier, un autre homme a utilisé la contrefaçon d'une attestation de test positif cette fois-ci pour ne pas se rendre à ses rendez-vous imposés par la justice avec le service pénitentiaire d'insertion et de probation. Ce dernier était alors mis en examen et était placé sous bracelet électronique. Le subterfuge avait été découvert alors que le test fourni provenait d'un vol d'une base de données d'un laboratoire médical.

"Ces faux tests sont mieux faits", confirme le commissaire Hippert.

Appel à la vigilance

"Nous ne sommes pas face à une explosion de ce type de pratique, mais les faux tests ne sont pas systématiquement détectés et cela mérite d'être vigilant, poursuit le chef du Sirasco. On peut imaginer une autre utilisation pour ces faux tests positifs." Faussaire isolé? Réseau organisé? Quoiqu'il en soit, les réseaux sociaux, comme Snapchat ou Instagram, sont "une vitrine" pour beaucoup d'activités frauduleuses.

Le Sirasco appelle les services à la vigilance et propose quelques vérifications pour déceler les faux tests positifs. À commencer par vérifier l'existence du médecin ou du laboratoire qui aurait réalisé le test et dont le nom doit figurer sur le document. Les Caisses primaire d'assurance maladie disposent également d'une traçabilité des personnes testées positives. Enfin, la présence ou l'absence de logo, des erreurs sur l'en-tête de l'attestation doivent aussi alerter.

Article original publié sur BFMTV.com

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