Covid-19 : les hospitalisations pour crise cardiaque ont baissé pendant le confinement

Covid-19 : les hospitalisations pour crise cardiaque ont baissé pendant le confinement

Entre les quatre semaines précédant le confinement et les quatre suivantes, les hospitalisations pour infarctus ont baissé de 30 %. Pourquoi un tel phénomène ?

C’est une conséquence inattendue de la Covid-19. Pendant le début du confinement, une équipe de chercheurs français a constaté que les hospitalisations pour crises cardiaques avait chuté de près d’un tiers. Les conclusions de cette étude, menée grâce à une cohorte de 21 centres hospitaliers, ont été publiées dans la revue The Lancet Public Health.

Précisément, entre le 17 mars et le 12 avril, les médecins ont observé une baisse de 30% des hospitalisations. Ainsi, si elles se chiffraient à 686 avant le confinement, elles sont passées à 481 juste après. Une baisse nette et durable puisqu’il n’y a pas eu l’effet rebond tant redouté qui aurait pu saturer encore davantage les services d’urgences une fois les premières semaines du confinement passées.

Moins de stress

Dans cette étude, les scientifiques cherchent à comprendre les raisons de cette baisse soudaine. Pendant le confinement, les Français ont déserté les services d’urgence par peur de contracter la Covid-19. “Cette inquiétude pourrait avoir été amplifiée par le message global adressé aux gens pour qu'ils restent chez eux”, notent les auteurs. Une baisse remarquée dans toute la France même dans les régions où les hôpitaux n’étaient pas saturés, comme à Bordeaux par exemple.

Mais, ce n’est peut-être pas la seule explication à cette baisse brutale. En effet, la diminution du stress pendant cette période pourrait aussi être une piste à envisager. “Les autres hypothèses, c'est qu'il y a eu réellement une baisse des survenues d'infarctus du myocarde, et pas seulement des hospitalisations pour infarctus parce que les gens étaient confinés, chez eux, donc ne faisaient plus d'efforts violents. Il y avait peut-être moins de stress professionnel pour certaines personnes. Il y avait aussi, et ça a été constaté très rapidement après le début du confinement, une diminution de la pollution : or on sait que la pollution de l'air peut déclencher des infarctus du myocarde”, détaille le professeur Nicolas Danchin, cardiologue à l'hôpital européen Georges-Pompidou et coordinateur de l'étude.