Covid-19 : les animaux se sont réapproprié le territoire avec les confinements

En 2020, les confinements successifs liés à la pandémie de Covid-19 et l'absence de voitures sur les routes ont permis aux animaux de se déplacer librement. Une étude montre que, partout dans le monde, ils se sont aventurés beaucoup plus loin que leur territoire habituel.

C'est une expérience mondiale qui a eu lieu... inopinément. Les confinements liés à l'épidémie de Covid-19 en 2020 ont mis le monde à l'arrêt. Grandes villes et bourgades moins peuplées ont vu leurs rues et leurs routes se vider. Une période surnommée "l'anthropause", dont les bouleversements ont amené les animaux à modifier leur comportement, rapporte une étude publiée dans Science. A l'image des canards qui se promenaient tranquillement au coeur des villes en France, ce sont en fait les animaux du monde entier qui ont changé leur trajectoire durant cette période.

La recherche supposait déjà que le comportement des humains, et en particulier le trafic automobile, perturbait le comportement des animaux sauvages. "Les routes réduisent non seulement le domaine vital des animaux, mais elles limitent également les déplacements et la dispersion de nombreuses espèces. Ajoutées à cela, les collisions entre les animaux et les véhicules peuvent aussi être une source notable de mortalité pour les animaux", explique Colleen St. Clair, professeure de biologie à l'Université de l'Alberta au Canada, dans un commentaire publié dans Science.

Mais il était jusque là compliqué de déterminer si ces derniers évitaient les axes routiers à cause des infrastructures construites à ces endroits ou à cause de la présence quotidienne et ininterrompue des voitures. Impossible jusqu'à présent de mener l'expérience avec un essai grandeur nature. "Aucun scénario ne nous permettait d'observer la faune avec absolument aucun trafic routier. Ce sont les confinements qui nous ont fourni cette opportunité", raconte à Sciences et Avenir le Dr Marlee Tucker, du département de Sciences environnementales à l'Université de Radboud à Nimègue aux Pays-Bas.

Des trajets 73% plus lointains

En utilisant les données de 76 autres études qui avaient suivi le déplacement de mammifères un an plus tôt et pendant les confinements de Covid-19, entre le 1er février et le 28 avril 2020, l'équipe a pu comparer les trajets e[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi