Covid-19 : qu'est-ce que l'aconit, qui sert de base à un traitement au Kirghizistan ?

Le ministre de la Santé Kirghize, Alimkadyr Beishenaliyev, présente un traiitement anti-Covid à base d'aconitum.

En conférence de presse, le ministre de la Santé de ce pays d'Asie centrale a bu une gorgé d'un mélange à base de racines d'aconit, une plante toxique.

Le Kirghizistan mise sur l'aconit pour faire face au Covid-19. Lors d'une conférence de presse, le ministre de la Santé du Kirghizistan a présenté un remède, qu'il a ensuite ingurgité, à base d'extraits de racines d'aconit, une plante que l'on trouve dans plusieurs pays, dont la France.

Un remède qui a de quoi inquiéter car l'aconit, utilisée dans la médecine traditionnelle, est une plante dont les racines sont toxiques voire mortelles pour l'Homme. "Il n'y a aucun danger pour la santé", a rassuré Alimkadyr Beishenaliyev, le ministre de la Santé, après en avoir bu plusieurs gorgées.

En "deux ou trois jours, le test PCR positif disparaît"

Un remède presque miraculeux à en croire les propos du ministre. Le président Sadyr Japarov l'aurait utilisé pour soigner "des milliers" de détenus malades lorsqu'il purgeait une peine de prison pour prise d'otages l'année dernière, avant son élection en janvier dernier.

"Vous devez le boire chaud et, dans deux ou trois jours, le test PCR positif disparaît et la personne se sent immédiatement mieux", a assuré le ministre de la Santé, alors que le Kirghizistan fait face à une nouvelle vague d'infection au Covid, comme de nombreux pays d'Asie centrale.

Une initiative dénoncée par l'OMS

Sur Facebook, le président du Kirghizistan a diffusé une vidéo sur laquelle on peut voir le remède miracle être mis en bouteilles. Sur l'étiquette, une mention indique que le remède est efficace "contre le coronavirus et le cancer de l'estomac" mais aussi que boire la solution sans la chauffer au préalable peut entraîner la mort.

Sans surprise, l'Organisation mondiale de la Santé a dénoncé l'initiative du Kirghizistan, rappelant qu'"un médicament qui n’a pas passé d’essais cliniques ne peut pas être homologué et recommandé pour une utilisation généralisée par la population".

Le Kirghizistan n'est pas le premier pays à tenter de baser des traitements contre le Covid sur des plantes. Autre pays d'Asie centrale, le Turkménistan a généralisé les fumigations d’harmal, un arbrisseau aux vertus médicinales supposées. Madagascar a de son côté vanté les mérites d'un breuvage à base d'Artemisia pour lutter contre le covid, là aussi sans fondement scientifique.

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