Yahoo Actualités Couronne, sceptre, ampoule... Les objets très symboliques du couronnement de Charles III
Il y a la couronne, bien sûr, mais aussi la cuiller et l'ampoule pour conserver l'huile sacrée, l'orbe et puis le sceptre. Ce sont les "regalia", les objets du couronnement: chacun symbolise une étape du sacrement que va vivre Charles III ce samedi 6 mai.
Tous ces emblèmes seront remis au souverain au cours d'une cérémonie qui a peu changé depuis mille ans. Ils symbolisent "le service et les responsabilités" du monarque, mais aussi son rôle de chef de l'Église anglicane et de chef des armées.
• La couronne, l'accessoire le plus important
C'est évidemment le principal symbole de ce couronnement. Habituellement exposée à la Tour de Londres, la couronne de Saint-Edouard, pièce maîtresse des joyaux de la couronne, sera utilisée pour couronner le roi Charles III.
L'archevêque de Canterbury, qui aura la lourde tâche de poser la couronne sur la tête du roi - le point d'orgue du sacre - en a des sueurs froides rien que d'y penser. "J'ai rêvé qu'au moment crucial, j'avais oublié la couronne au palais de Lambeth (sa résidence officielle, NDLR)", a-t-il raconté, non sans humour sur la chaîne Channel 4.
"Alors, comment ai-je fait pour apporter la couronne au palais de Lambeth puisqu'il est gardé par la moitié de l'armée? Je n'en ai aucune idée. Mais je regardais autour de moi et le roi me regardait"...
Ajustée à la tête de Charles, elle pèse un peu plus d'un kilo pour 30,2 centimètres de haut. Elle est sertie de 2868 diamants, 17 saphirs, 11 émeraudes, 269 perles et quatre rubis, tous gros comme des bonbons.
Daté de 1661, une période troublée de l'histoire britannique, ce royal couvre-chef n'est utilisé que pour les couronnements. Il a été réalisé pour le couronnement de Charles II, en remplacement de la couronne médiévale héritée d'Edouard le Confesseur, dernier roi anglo-saxon, et qui avait été "fondue par les parlementaires en 1649, après l'exécution de Charles Ier", rappelle le site de la Tour de Londres.
Il n'y a pas une, mais deux couronnes utilisées lors de ce couronnement. Car le roi Charles quittera Westminster coiffé, non pas de la couronne de Saint-Edouard, mais de la couronne d'État impérial.
Cette couronne créée pour son grand-père, le roi George VI en 1937, sert pour d'autres occasions, comme le discours du trône devant le Parlement britannique. C'est cette couronne également qui était posée sur le cercueil de la reine Elizabeth II en septembre 2022, au côté du sceptre et de l'orbe, lors de la cérémonie organisée en la cathédrale Saint-Gilles d'Édimbourg.
La reine Camilla sera elle coiffée de la couronne de la reine Mary. Cette couronne a été créée pour la reine Mary, reine consort et épouse du roi George V, à l'occasion de son couronnement le 22 juin 1911. Camilla l'a préférée à celle la reine Elizabeth, l'épouse de George VI, dont l'énorme diamant, le Koh-i-Noor, était trop évocateur du passé colonial du pays.
• La cuiller et l'ampoule pour l'onction, le moment "le plus sacré"
Faite d'or moulé en forme d'aigle, l'ampoule contient l'huile consacrée, qui servira à oindre le roi et la reine. L'onction, réalisée par l'archevêque de Canterbury fait du roi un personnage sacré, représentant de Dieu dans le royaume. "L'onction est le moment le plus sacré et solennel de la cérémonie de couronnement et se situe avant l'investiture et le couronnement", rappelle le site du couronnement.
L'archevêque verse l'huile dans la cuiller depuis l'ampoule et oint le roi sur les mains, la tête et la poitrine. L'onction est un moment si sacré que celle de la reine Elizabeth II n'avait pas ni diffusée à la télévision, ni photographiée.
Comme la couronne de Saint-Edouard, l'ampoule remonte à 1661 et au couronnement de Charles II, précise le site du couronnement. Pourquoi est-elle en forme d'aigle? Le modèle s'inspire d'un précédent récipient, lui-même inspiré "une légende du 14e siècle selon laquelle la Vierge Marie serait apparue à saint Thomas à Becket et lui aurait remis un aigle en or et une fiole d'huile destinée à l'onction des futurs rois d'Angleterre", évoque le site de la monarchie.
La cuiller, autre accessoire de l'onction, fait partie des quelques objets à avoir été épargnés lorsque les symboles royaux, dont la couronne de Saint-Edouard, ont été fondus au 17e siècle. Cet accessoire en vermeil est l'objet le plus ancien utilisé pour ce couronnement. Elle remonterait au 12e siècle et a sans doute été fabriquée pour Henri II ou Richard Ier.
• L'orbe et le sceptre, le rôle spirituel du roi
Ce sceptre surmonté d'une croix est l'image du pouvoir temporel placé sous le regard de Dieu. L'accessoire de 92,7 cm de long est lui aussi est un héritage du couronnement de Charles II au 17e siècle. Il sert depuis à chaque couronnement et doit être placé dans la main droite du roi.
Comme pour la couronne, il n'y a en réalité pas un mais deux sceptres. Le second, surmonté d'une colombe, symbole du Saint-Esprit, est appelé "le bâton de l'équité et de la miséricorde". Il représente le rôle spirituel du souverain, indique le site de la monarchie.
L'orbe est un globe d'or orné de pierreries. Il représente l'autorité religieuse et morale du monarque. La sphère en elle-même symbolise le monde, ou plutôt la chrétienté, comme l'indique la croix qui la coiffe.
Ce globe d'or est divisé en trois sections, symbolisant chacun des trois continents connus à l'époque médiévale. L'orbe "rappelle au monarque que son pouvoir provient de dieu", précise encore le site Historic Royal Places.
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• L'épée d'apparat, symbole de l'autorité royale
Pas moins de cinq épées sont utilisées lors du couronnement et de la procession qui suit la cérémonie. L'épée d'apparat (Sword of state), symbole de l'autorité royale, ceinte dans un fourreau de bois, a déjà servi lors de l'investiture du prince de Galles en 1969. S'y ajoutent l'épée empierrée d'offrande, l'épée de la justice spirituelle, l'épée de la justice temporelle et l'épée de la clémence.
• Les éperons d'or, symbole des valeurs chevaleresques
Des éperons d'or sont également remis au roi lors de son investiture. Ils symbolisent les valeurs chevaleresques. Si ces éperons-ci remontent au couronnement de Charles II, leur utilisation lors de couronnements date de celui du roi Richard Cœur de lion en 1189.
