Coupures d’électricité : les personnes sous respirateur sont « délestables », les politiques indignés
Le monde politique s’indigne des propos du porte-parole d’Enedis, Laurent Méric, qui assure que les personnes placées sous respirateur artificiel sont « non prioritaires » face aux coupures de courant.
SANTÉ - C’est un terme qui a fait hurler plus d’un responsable politique. Les personnes sous respirateur artificiel à domicile « sont non prioritaires » et « éventuellement délestables », pour reprendre les mots de Laurent Méric, porte-parole du distributeur d’électricité Enedis. Invité sur le plateau de BFMTV lundi 5 décembre au soir, il a fait le point sur les catégories de population et les territoires désignés comme « prioritaires » en cas de coupure de courant cet hiver.
Or en l’occurrence, ces patients qui sont « à haut risque vital ne font pas partie des clients prioritaires définis par les préfectures », a-t-il indiqué, même si un dispositif de prise en charge doit être mis en place.
Extrême droite et Nupes enragent
Ces Français sont pour l’heure invités à se signaler auprès des Agences régionales de santé qui feront le lien avec Enedis. « On va les appeler, on va leur envoyer un SMS, un mail, pour voir s’ils ont pris des précautions », deux jours avant les coupures, explique encore Laurent Méric, qui précise que ces personnes auront un numéro de téléphone dédié. Elles seront ensuite « déplacées » dans un endroit sans coupure d’électricité, où une aide leur sera garantie.
Face à ces déclarations, le monde politique, et en particulier l’opposition, n’a pas tardé à réagir. La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale Marine Le Pen a dénoncé des propos « ahurissant » quand Jordan Bardella estimait lui que le gouvernement n’avait pas de « respect », en particulier pour les « plus fragiles d’entre nous ». « Les seuls dont il faut se délester une bonne fois pour toutes, ce sont ces dirigeants », a même ajouté le président du parti d’extrême droite.
C’est ahurissant ! https://t.co/rSr4MMKkmV
— Marine Le Pen (@MLP_officiel)
Ce gouvernement semble avoir perdu de vue tout respect élémentaire des Français et particulièrement des plus fragil… https://t.co/qP1vejWp9l
— Jordan Bardella (@J_Bardella)
Les députés de la Nupes ont eux aussi exprimé leurs inquiétudes face à cette procédure. Antoine Léaument, député insoumis de l’Essonne, estime par exemple que « c’est encore pire que de la non-assistance à personne en danger » quand Alma Dufour, sa consœur écologiste de Seine-Maritime, s’alarme : « C’est le moment de paniquer là je crois… ».
« Honte absolue »
Et leur collègue communiste Karine Lebon, députée de la 2e circonscription de l’île de La Réunion, de qualifier les déclarations du porte-parole d’Enedis de « honte absolue. »
Ouais, c'est le moment de paniquer là je crois... https://t.co/g7rI0pEZ2m
— Alma Dufour (@alma_dufour)
C’est de la folie ! C’est encore pire que de la non-assistance à personne en danger. C’est signer l’arrêt de mor… https://t.co/e7yp5TnO6M
— Antoine Léaument 🇫🇷 (@ALeaument)
Une honte absolue! https://t.co/fpuh2xJgj5
— Karine Lebon (@KarineLebon)
Et preuve de la colère provoquée par cette sortie sur BFMTV, même dans le camp d’Emmanuel Macron, certains se sont indignés de ces propos. Le porte-parole du parti Renaissance Loïc Signor les a par exemple qualifiés « d’inadmissibles et d’inexacts ». Il assure qu’« aucun Français sous respirateur ne sera laissé sans solution. »
Non ! Nos compatriotes vulnérables ne sont pas "délestables" mais ces propos sont détestables. Incompréhensible. I… https://t.co/906QQHkoJl
— Loïc Signor (@PorteParole_RE)
De son côté, le chef de l’État Emmanuel Macron s’est quant à lui agacé plus largement au sujet des coupures d’électricité. Déplorant des « scénarios de la peur », manière de dire qu’elles n’auront très probablement pas lieu, il a invité tant les responsables politiques que les représentants d’entreprises à davantage de mesure et de pondération sur le sujet.
Face à une production historiquement basse du parc nucléaire, l’électricité pourrait être coupée cet hiver, mais dans certaines conditions. Les coupures ne dureront pas plus de deux heures et auront lieu sur des horaires fixes : le matin, entre 8h et 13h, et le soir, de 18h à 20h. Les hôpitaux, les commissariats ou encore les tribunaux ne resteront quant à eux jamais sans électricité.
VIDÉO - 5 choses à savoir sur EDF
À voir également sur Le HuffPost :
Lire aussi
Vous craignez les coupures d’électricité ? Voici la pire panne de l’histoire de France