Coupe du monde de rugby: "On n’a pas mis tout notre cœur pour un enregistrement", la déception des enfants privés de chants dans les stades lors des hymnes

Coupe du monde de rugby: "On n’a pas mis tout notre cœur pour un enregistrement", la déception des enfants privés de chants dans les stades lors des hymnes

Afrique du Sud, Ecosse, Angleterre, Argentine, France… Gabriel Montagard, 10 ans, connaît sur le bout des doigts quinze hymnes répétés durant plus d’un an dans son école de Carnoux-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône (13). Dans le cadre du projet 'La Mêlée des Chœurs' qui implique plus de 7 000 jeunes, il aurait dû entonner cet hymne devant 68 000 personnes au Stade Vélodrome pour les quarts de finale de la Coupe du monde de rugby mais les organisateurs ont décidé d’annuler ces interprétations en direct après le mauvais accueil qui leur a été réservé.

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"C’était dans un coin de ma tête de chanter pour une Coupe du monde, c’est magique. On n’a pas mis tout notre cœur pour un enregistrement, on a mis tout notre cœur pour chanter en direct", s’émeut le petit garçon. Les fédérations auront désormais le choix entre une version enregistrée de ces hymnes chantés par les enfants mais sans les canons et une version instrumentale classique. Cette décision a été prise pour éviter la cacophonie suscitée par le mélange entre ces interprétations des hymnes, la voix des joueurs et celle du public.

"C’est un fiasco de bout en bout"

"Vous n’imaginez même pas ce qu’on vit depuis le début", déplore Catherine Dura, l'enseignante de Gabriel qui a accompagné ses 54 élèves dans ce projet aux multiples rebondissements. Au début, sa chorale devait se produire pour deux matchs puis seulement pour les quarts de finale et "encore on faisait partie des vernis de l’opération", estime l’institutrice, car seuls les chœurs qui devaient se produire au stade Vélodrome et au Stade de France avaient finalement été autorisés chanter en direct par World Rugby qui redoutait déjà la dégradation des pelouses par la présence des jeunes sur le terrain.

"Ma fille a pleuré quand on leur a dit qu’ils ne chanteraient plus en direct", explique le père de Noëlla, élève de CM2 qui devait se produire pour le match Chili-Argentine au stade de la Beaujoire à Nantes. "On a impliqué nos enfants dans un projet qui au final ne risque d’aboutir à rien (...) C’est un fiasco de bout en bout."

Au gré des fédérations

Les organisateurs de la Coupe du monde assurent tout de même que les enfants de 'La Mêlée des Chœurs' pourront assister à un match comme prévu mais tous n’auront peut-être pas la chance d’entendre leur chant résonner dans le stade si une fédération ne choisit pas leur version.

"Ma fille m’a dit : 'C’est bien on a eu des t-shirts mais ce qu’on attendait au départ c’était de chanter sur le terrain et là on est inquiets que les fédérations ne choisissent même pas nos hymnes'", raconte Cécilia Ancèle, la mère de Shanéa, 13 ans, qui espère que les hymnes qu’elle a enregistrés retentiront dans le Chaudron à Saint-Etienne lors du match Australie-Fidji, le 17 septembre prochain.

Que Shanéa se rassure, les fédérations semblent pour l’instant préférer les versions revisitées des hymnes chantés par les enfants aux versions instrumentales. C’est en tout cas le choix qu'ont fait les sélections uruguayenne et française pour le match de des Bleus, jeudi à Lille (21h).

Article original publié sur RMC Sport