Coupe du monde de rugby : après les sifflets contre Emmanuel Macron, chacun son interprétation

Emmanuel Macron lors de son discours au Stade de France le 8 septembre pour l’ouverture de la Coupe du monde de rugby.
FRANCK FIFE / AFP

POLITIQUE - Difficile pour Emmanuel Macron de se faire entendre en ouverture du Mondial de rugby, vendredi 8 septembre. Les huées contre le chef de l’État au Stade de France avant le match remporté par la France face aux All Blacks ont choqué certains élus de la majorité, pour qui « siffler le président de la République, c’est siffler la France ». L’opposition, elle, réfute l’incarnation.

D’une même voix, les différents représentants de La France Insoumise ont estimé que le président « a eu l’accueil qu’il mérite ». « Le peuple n’oublie pas les insultes et la réforme des retraites. Il a eu l’accueil qu’il mérite », a écrit Bastien Lachaud, député de Seine-Saint-Denis, en référence à la très contestée réforme, qui a fait descendre dans la rue en début d’année à chaque fois des centaines de milliers de personnes lors d’une série de manifestations. « Siffler Macron, c’est siffler un président qui vole deux ans de vie au peuple et laisse des millions de Français avoir faim. Bravo au peuple ! », ajoute Thomas Portes.

La rencontre « n’a pas été entachée mais magnifiée » par les huées, estime même l’insoumis Alexis Corbière ce samedi sur franceinfo, tandis que sa collègue Danièle Obono salue « l’esprit français qu’on aime ! ».

Au Rassemblement national, la députée Stéphanie Galzy y voit « un symbole », quand l’eurodéputé Thierry Mariani fait mine de s’interroger : « Je ne suis même pas sûr que Macron les ai entendus… Bouffi de suffisance et de vanité, est-il encore capable d’entendre les Français ? », écrit-il.

Oudéa-Castéra préfère se concentrer sur « les applaudissements »

Plus mesuré, le député Génération.S Benjamin Lucas déplore, lui, des sifflets qu’il « n’aime pas ». Mais « la litanie des déclarations macronistes pour expliquer que la France s’incarnerait dans une personnalité, fut-elle celle du président de la République, rappelle une grammaire monarchiste », écrit-il en réponse à Mathieu Lefèvre, député Renaissance du Val-de-Marne pour qui « un stade ne devrait pas faire ça ! ».

Sur la même ligne, l’élu Renaissance de l’Essonne Robin Reda abonde : « Non seulement siffler n’est ni poli ni rugby, mais siffler le président c’est insulter son propre pays, aux yeux du monde. Honte de voir des Français se ridiculiser comme cela. »

Au-delà de ses deux réactions, le camp présidentiel a préféré ne pas s’appesantir sur les sifflets. « Qu’il y ait une partie des Français qui aujourd’hui ne soit pas satisfaite de l’action du président de la République, je l’entends tout à fait. (...) Je n’en fais pas une affaire d’État, je note aussi qu’il a été applaudi par une part du public à la fin de son discours », a évacué la porte-parole des députés Renaissance Maud Bregeon sur France 2 ce samedi matin.

Tout comme la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra. « C’était la même chose avec Nicolas Sarkozy et François Hollande », fait-elle valoir sur Europe 1, avant de conclure : « Il est sorti sous les applaudissements avec des mots qui ont touché ». Un stade, deux visions.

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