La Coupe du monde de rugby 2023, premier test pour la France depuis le fiasco du Stade de France

SPORT - Le souvenir du 28 mai 2022 trotte encore dans toutes les têtes, et avec lui la crainte d’assister de nouveau au pire. Car si plusieurs événements sportifs et culturels se sont déroulés sans encombre au Stade de France, à Saint-Denis, depuis la finale catastrophique de la Ligue des champions 2022, certes organisée à l’époque dans des délais réduits, l’idée de voir la Coupe du monde de rugby se transformer en un fiasco n’est pas envisageable à moins d’un an des JO de Paris 2024.

Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, c’est le message qu’ont souhaité transmettre ce mercredi 6 septembre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra au moment de présenter le dispositif de sécurité relatif à la Coupe du monde de rugby 2023 qui débute ce vendredi par un savoureux (et très surveillé) France - Nouvelle-Zélande.

Tous deux ciblés par les critiques après les dysfonctionnements qui auraient pu être dramatique au printemps 2022 à l’occasion du fameux match Liverpool-Real Madrid, initialement prévu à Saint-Pétersbourg mais finalement délocalisée au Stade de France à cause de la guerre en Ukraine, les ministres ont ainsi montré patte blanche en conférence de presse.

Avec 600 000 visiteurs étrangers attendus en France sur la période du 8 septembre au 28 octobre, jour de la finale du Mondial de rugby, l’accent a cette fois été placé sur le dispositif policier et logistique. En somme une grande répétition générale avant les JO de Paris.

Billetterie, transports, accès au stade…

« Tous les billets de la Coupe du monde de rugby sont des billets dématérialisés, une grande différence avec ce qu’il s’est passé il y a un an », a commencé par mettre en avant Gérald Darmanin. En effet, en mai 2022, des supporters de Liverpool s’étaient retrouvés munis de tickets contrefaits, ce qui les avait empêchés de pénétrer alors l’entrée dans l’enceinte dyonisienne en plus de créer de la confusion autour des accès au stade.

« Les cheminements pour accéder au Stade de France ont été parfaitement revus, avec le préfet de police » a ensuite assuré le ministre. L’an passé, les supporters avaient connu de nombreux problèmes, que ce soit pour se rendre au stade ou le quitter, engendrant blessures, accidents, vols et agressions.

Au sujet des transports, un enjeu majeur pour se rendre à Saint-Denis, Gérald Darmanin a également évoqué l’absence de dysfonctionnement concernant le RER pour le match d’ouverture et les matchs suivants. « Il y a des plans alternatifs qui n’étaient pas existants jadis », a également fait valoir le locataire de la place Beauvau.

La grève du RER B, à quelques jours de la finale de Ligue des champions, avait l’an passé conduit au report d’un grand nombre spectateur vers la ligne D du RER, obligeant les forces de l’ordre à modifier le dispositif de sécurité à la dernière minute. La mauvaise gestion du flux de supporters à la sortie des transports, en plus de la configuration des accès, avait également provoqué un phénomène de goulet d’étranglement.

« La sécurisation du retour des supporters à leur hôtel ou dans les lieux festifs de la capitale sera assurée puisqu’il y aura des policiers jusque dans la dernière rame du métro », a encore souhaité rassurer le ministre de l’Intérieur.

L’accès à l’intérieur du Stade de France a également été largement revu, a fait valoir Gérald Darmanin. « Les contrôles qui se font à l’intérieur du stade ne se feront pas (contrairement à ce qu’il s’est passé il y a un an) directement après la billetterie, mais plus à l’intérieur du stade », a indiqué le ministre. Le but étant d’avoir « une meilleure fluidification ». Ce qui n’était visiblement pas le cas lors de la finale de football, où une partie des supporters avaient été agglutinés et même privés d’une partie du match, et ce malgré un report de plus d’une demi-heure du coup d’envoi en raison des différents incidents.

« Un humus très différent » par rapport à 2022

Gérald Darmanin a aussi voulu faire amende honorable au sujet des actes de violence commis avant et après la finale de mai 2022. « Au lieu de nous concentrer sur ce qu’on aurait pu penser être du hooliganisme et du désordre public, on voit bien que le danger principal c’est celui de la délinquance et c’est donc ce que nous avons fait », a-t-il indiqué, tout en annonçant avoir « quintuplé le nombre de forces de police pour la lutte contre la délinquance ».

En février dernier, un rapport indépendant sur les incidents « qui ont quasiment mené au désastre » de la finale de Coupe d’Europe avait pourtant pointé la mauvaise approche sécuritaire des autorités françaises pour ce match, « basée, de manière inappropriée, sur la supposition que les supporters de Liverpool puissent poser une menace significative à l’ordre public ». Une fausse idée prolongée après la rencontre par le ministre de l’Intérieur qui n’avait cessé de cibler les supporters anglais comme étant responsables des « violences de rues généralisées ». Ce qui n’était pas le cas, selon le rapport commandé par l’UEFA qui ciblait plutôt les défaillances de la police française.

À 48 heures du premier match de la Coupe du monde de rugby, la France assure donc être mieux préparée, même si la comparaison avec la finale de Ligue des champions n’a pas vraiment lieu d’être, a insisté le ministre de l’Intérieur. Lui qui dit voir « un sport et des expériences différentes, beaucoup plus de forces de l’ordre, un organisateur avec lequel on a su travailler en amont et un humus très différent ce qu’il s’est passé il y a un an ».

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