Coupe du monde féminine : la BBC s’excuse pour une question « inappropriée » posée à la capitaine du Maroc

La capitaine de l’équipe du Maroc, en conférence de presse à Melbourne, le dimanche 23 juillet dernier. Photo d’illustration.
La capitaine de l’équipe du Maroc, en conférence de presse à Melbourne, le dimanche 23 juillet dernier. Photo d’illustration.

FOOTBALL - Une question « inappropriée » et qui aurait pu mettre en danger certaines joueuses. La BBC a présenté ses excuses, ce lundi 24 juillet, pour avoir interrogé la capitaine de l’équipe de football du Maroc sur la condition des femmes lesbiennes dans le royaume, en pleine Coupe du monde féminine, à Melbourne (Australie), rapporte CNN.

Alors que le Maroc venait de subir une lourde défaite face à l’Allemagne (6-0), qui a ainsi pris la tête du groupe H, un reporter de la radio-télévision britannique a demandé à Ghizlane Chebbak : « Au Maroc, il est illégal d’avoir une relation homosexuelle. Avez-vous des joueuses lesbiennes dans votre équipe et à quoi ressemble leur vie au Maroc ? »

Une question qui a immédiatement fait bondir le modérateur de la conférence de presse. « Désolé, mais ce sujet est extrêmement politique, tenons-nous en aux questions en rapport avec le football », a-t-il réagi. Ce à quoi le journaliste a répondu : « Non ce n’est pas politique. Ça concerne les gens, ça n’a rien à voir avec la politique. S’il vous plaît, laissez-la répondre. »

« Nous n’avions aucune intention de causer du tort »

L’insistance du journaliste n’aura finalement eu pour effet que d’écourter la conférence de presse, suspendue après une autre question. Selon Steph Yang, journaliste de The Athletic citée par CNN, « certains membres des médias marocains ont été visiblement consternés par la question. »

Après coup, la BBC a tenu à revenir sur l’épisode : « Nous reconnaissons que la question était inappropriée. Nous n’avions aucune intention de causer du tort ou de la détresse. »

Pour Shireen Ahmed, une journaliste de CBC Sports également citée par CNN, la question de la BBC était « complètement hors sujet » : « Poser la question au capitaine ou à l’entraîneur n’était pas nécessaire », a-t-elle estimé.

« La capitaine ne peut pas “outer” ses joueuses »

« Demander à une joueuse à propos de ses coéquipières si elles sont homosexuelles et comment cela les affecte, quand vous savez que ce n’est pas permis, est bizarre et hors de propos, a encore dénoncé la journaliste. La capitaine ne peut pas outer [révéler l’homosexualité d’une personne sans son consentement] ses joueuses ni commenter la politique car cela pourrait être dangereux pour elles aussi. »

Pour l’heure, ni la Fédération marocaine de football ni la Fifa n’ont réagi.

Au Maroc, les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont illégales. Selon l’article 489 du Code pénal marocain, « les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe » sont punissables de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement, ainsi que d’une amende de 120 à 1 200 dirhams. Dans la société, les relations homosexuelles restent donc taboues.

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