En coulisses, le film « The Substance », c’était « Apocalypse Now » !

Coralie Fargeat, triomphante au 77e Festival de Cannes le 20 mai dernier avec sa star Demi Moore, après la projection en compétition de son film d'épouvante The Substance.  - Credit:Sipa USA/SIPA / SIPA / Sipa USA/SIPA
Coralie Fargeat, triomphante au 77e Festival de Cannes le 20 mai dernier avec sa star Demi Moore, après la projection en compétition de son film d'épouvante The Substance. - Credit:Sipa USA/SIPA / SIPA / Sipa USA/SIPA

Coralie Fargeat rayonne. Toute de noire vêtue, elle enchaîne, en plein soleil, quelques interviews express sur la terrasse battue par les vents d'un palace cannois. L'avant-veille, son second long-métrage, The Substance, a fait pleuvoir des hectolitres de sang sur la Croisette et a même provoqué des malaises, ainsi qu'une sortie de salle précoce d'une poignée de festivaliers au cœur sensible.

Les autres, ceux qui sont allés jusqu'au bout de ce pavé gore radicalement féministe, ont pour la plupart exulté, applaudissant comme un seul homme en fin de projection. Récit cauchemardesque d'une ex-gloire californienne de l'aérobic s'inoculant un mystérieux sérum pour donner vie à une version plus jeune d'elle-même, The Substance a mis le feu à Cannes.

Cent jours de tournage, un an et demi de gestation

« C'est un vrai bonheur », nous confie Coralie Fargeat, 48 ans, déjà remarquée en 2017 pour sa rage antipatriarcale et ses outrances stylistiques dans son controversé premier film, Revenge. À ses yeux, l'accueil retentissant de The Substance à Cannes couronne des années d'efforts acharnés pour mener à bon port ce paquebot zinzin, à bord duquel Demi Moore a sauté à pieds joints. « J'ai travaillé cinq ans sur ce film, j'ai dû mener beaucoup de batailles pour le faire tel que je le voulais, poursuit le commandant Fargeat. C'était déjà un rêve de le voir sélectionné en compétition. Mais de voir le public être aussi réceptif et applaudir à tout rompre au plan final, c'était [...] Lire la suite