Dans les coulisses de la Fashion Week : au Pitti, la nostalgie n’est plus ce qu’elle était.

Le Pitti Uomo n'est pas ce qu'il a l'air d'être – le plus grand salon de prêt-à-porter masculin. Il est surtout devenu au fil du temps mieux qu'un préambule à la Fashion Week de Milan, un moment de mode en soi, avec des hommes qui s'habillent pour parader en ville, des créateurs qui veulent en être. Et qui s'interrogent beaucoup sur l'air du temps…

Cuir et croissant de lune

L'Homme de Marine Serre pour l'été 2025. © GDLes vêtements ont parfois une âme. Surtout quand ils ont ou ont eu des vies parallèles – Marine Serre est connue pour jouer avec les pièces, les assembler, les détourner – une championne de l'upcycling, comme on dit parfois ces temps-ci. Invitée d'honneur du Pitti Uomo pour cette 106^e édition, elle a choisi la villa Maiano sur les hauteurs de Florence pour défiler. À l'heure blonde, elle a fait surgir des garçons et des filles sur la longue terrasse ouvrant sur le panorama de carte postale embrassant les collines toscanes et la cité des Médicis. Des propositions acérées, très tailleur – on n'est pas au Pitti pour rien. Et puis soudain l'évidence d'une allure quand passe un manteau, patchwork d'autres. Et la puissance d'une silhouette quand déboule un géant habillé de cuir mordoré, frappé du croissant de lune qui est l'attribut esthétique de la créatrice. C'est cela un moment de mode, une manière de choc et d'évidence.
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