Les coulisses du début de "Star Academy", par Alexia Laroche-Joubert

TÉLÉVISION - TF1 poursuit ce samedi 6 novembre les célébrations des 20 ans du lancement de la “Star Academy”. La chaîne consacre dès 21:00 un second prime time au concours de chant culte lancé en 2001. Depuis la Seine Musicale à Boulogne-Billancourt, Nikos Aliagas célébrera avec les anciens élèves, les gagnants, les professeurs l’histoire du programme.

L’occasion aussi pour Alexia Laroche-Joubert de se replonger dans ses souvenirs. Entre 2001 et 2008, c’est elle qui a produit le concours de chant de TF1 permettant à Jenifer, Olivia Ruiz, Nolwenn Leroy et tant d’autres d’émerger sur la scène musicale française.

La productrice, aujourd’hui à la tête d’Adventure Line Productions (“Koh Lanta”, “Fort Boyard”...) revient pour Le HuffPost sur les débuts de ce programme qui a su s’imposer à la télé française, dans la vidéo à découvrir en tête d’article.

“Le mélange variété, concours de chant et télé-réalité a été extrêmement bien pensé par les 400 personnes qui travaillaient sur le programme et il y a eu un alignement des planètes...pas mal pour un concours avec des étoiles!”, ironise celle qui venait tout juste de conclure la première saison du très controversé “Loft Story” sur M6.

La découverte inattendue de “Star Maker”

Alexia Laroche-Joubert se souvient avoir découvert par hasard la franchise néerlandaise de ce jeu alors qu’elle assistait à la finale de “Big Brother”, l’émission qui a inspiré le “Loft Story”. “Je suis passée devant un studio dans lequel était enregistré ce programme appelé ‘Star Maker’, qui faisait un flop en Hollande, mais dont le concept me semblait intéressant”, explique la productrice, loin de se douter à l’époque que le programme deviendrait la poule aux œufs d’or de TF1.

Le choix décisif du château

Alexia Laroche-Joubert le reconnaît: c’est au château que l’on doit en partie le succès de “Star Academy”. C’est dans cette bâtisse située à Dammarie-lès-Lys (Seine-et-Marne) que les élèves de l’école résidaient et assistaient aux cours de chant ou de danse.

“Il nous fallait un grand espace pour pouvoir accueillir les élèves, mais aussi les équipes de tournage. La première fois que nous sommes entrés, j’ai trouvé que ce lieu avait une âme. Je le trouvais beau et je le trouvais à taille humaine car il ne fallait pas non plus qu’il soit trop gros aussi”, poursuit la productrice, soulignant que deux tourelles du château visibles dans l’émission sont en réalité totalement factices. Il s’agit de trompe-l’œil ajoutés par la production pour des raisons techniques.

Les pires stars invitées

Dès la première saison, la “Star Academy” est devenue un rendez-vous incontournable pour les stars internationales désireuses de faire la promotion de leur nouvel album. Britney Spears, Rihanna, J.Lo, Céline Dion et même Ray Charles ont chanté dans le télé-crochet.

Mais Alexia Laroche-Joubert garde en mémoire deux vedettes particulièrement difficiles à gérer en coulisses: Puff Daddy et Madonna. “Puff Daddy ça a été très compliqué, j’ai failli le virer lui”, se remémore-t-elle. “Il a fait prendre énormément de retards, il ne voulait pas descendre sur le plateau. Il y avait en l’occurrence d’autres artistes qui attendaient pour répéter et il empiétait sur les répétitions des autres, j’ai trouvé ça exécrable.”

“Madonna a été la plus anxiogène à gérer parce que même son staff avait peur d’elle. Quelqu’un venait une semaine avant sa prestation afin de compter le nombre de pas entre sa loge et le plateau. Et il fallait lui donner la loge la plus proche du plateau. En l’occurrence c’était celle de Nikos, qui a dû déménager, c’était compliqué.”

Le choix de Nikos Aliagas à la présentation

″À propos de Nikos, c’est TF1 qui a eu le nez creux”, souligne Alexia Laroche-Joubert. Avant la “Star Ac”, l’animateur n’était que chroniqueur de l’émission “Union Libre” sur France 2. Un programme réunissant des journalistes venus de toute l’Union européenne. Les dirigeants de TF1 jettent alors leur dévolu sur le représentant grec du programme et en parlent alors à la productrice, au début sceptique. “Il était très sympathique, dégageait une vraie empathie il avait l’air à l’aise, mais c’était pour animer un énorme prime, du direct”, souligne-t-elle. “J’étais jeune productrice, lui jeune animateur. On s’est serré les coudes, on a remonté les manches et on a relevé le défi tous les deux”.

Au total le programme sera resté à l’antenne durant 9 saisons (dont 8 saisons sur TF1). Une belle longévité qui a permis à Nikos d’émerger et de devenir l’un des présentateurs incontournables de TF1.

De son côté Alexia Laroche-Joubert a lancé d’autres émissions de divertissement à succès comme “La Ferme Célébrités”, “Les Marseillais”, ou “10 couples parfaits”.

“Je ne sais pas si ‘Star Academy’ a été un tremplin pour ma carrière car cela a duré assez longtemps, mais ça a été une expérience incroyable qui m’a permis de mieux appréhender les gros barnums de production comme ‘Koh Lanta’”, conclut-elle.

À voir également sur Le HuffPost: À quoi ressemblait la télé en 2001 au lancement de “Loft Story”

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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