Couacs dans la campagne de vaccination contre la grippe

Le gouvernement a donc discrètement décidé de réserver les vaccins aux populations cibles : elles seules pourront obtenir des doses, au moins jusqu'au 30 novembre.
Le gouvernement a donc discrètement décidé de réserver les vaccins aux populations cibles : elles seules pourront obtenir des doses, au moins jusqu'au 30 novembre.

Leur tribune a manqué de faire s'étrangler les autorités sanitaires. Le 20 septembre, 75 députés LREM, emmenés par leur collègue médecin Julien Borowczyk, lançaient dans le JDD un appel solennel à vacciner « en masse » la population contre la grippe saisonnière. Un « effort citoyen » pour éviter un engorgement de l'hôpital cet hiver, écrivaient-ils, car « le risque est grand de voir s'entrechoquer le Covid-19 avec la grippe, elle-même responsable de 10 000 morts environ chaque année ».

Un appel mal réfléchi, et surtout non concerté : « Cela fait des semaines qu'on essaye de contrer ce genre de discours, on n'y arrive pas ! » se lamente une source au ministère de la Santé, qui redoute de voir une foule de Français anxieux, mais en bonne santé, se jeter sur les vaccins, privant ceux à la santé fragile et qui auront besoin d'une ressource qui n'est pas extensible.

15,6 millions de doses

En effet, les chiffres sont les suivants : les Français devront se partager, lors de la campagne de vaccination qui commence aujourd'hui et durera jusqu'à la fin janvier, 15,6 millions de doses de vaccins. 13 millions de doses directement achetées par les officines (elles en avaient, l'an dernier, délivré 11,5 millions), et 2,6 millions commandées par l'État qui, pour la première fois, a pris la précaution de constituer un stock. « Cette stratégie a été arrêtée au printemps, elle vise à protéger les personnes les plus fragiles », confirme la professeure Élisabeth Bouvet, préside [...] Lire la suite