En Corée du Sud, une tente noire pour une liste noire

Des manifestants réclament la validation de la destitution de la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye, à Séoul, le 7 janvier 2017.

Poésie et théâtre servent d'exutoire après l'arrestation de la ministre de la Culture, convaincue d'avoir blacklisté 10 000 artistes critiques du gouvernement.

Une tente noire peuplée d’artistes en résistance au cœur de Séoul. Dans ce théâtre éphémère, une voix étranglée par l’émotion égrène les noms des victimes du naufrage du ferry Sewol qui a coûté la vie à plus de 300 personnes dont une majorité de lycéens, en 2014.

Cette voix, c’est celle de Hong Yewon, membre du Comité du théâtre du peuple et coordinatrice du projet Black Tent. A l’origine de cette initiative, il y a la découverte d’une liste noire de personnalités critiques envers l’administration de la présidente Park Geun-hye, révélée par le quotidien Hankook Ilbo. Sur 100 pages figurent 9 473 noms d’artistes sud-coréens à qui l’on reproche d’être peu favorables au gouvernement actuel.

Scandale de corruption

Parmi les personnalités blacklistées, certaines jouissent pourtant d’une aura internationale : le réalisateur Park Chan-wook (Old Boy, Mademoiselle), l’acteur Song Kang-ho, à l’affiche du film The Age of Shadows nommé aux prochains Oscars, ou encore les écrivains Han Kang, lauréate du prix international Man Booker 2016, et Hwang Sok-yong, plusieurs fois pressenti pour le prix Nobel de littérature.

Cette liste a fini par coûter son poste à la ministre de la Culture Cho Yoon-sun qui a été arrêtée le 21 janvier. Sa mise en détention est un nouvel épisode dans le colossal scandale de corruption qui éclabousse la présidence sud-coréenne et des chabeols, ces conglomérats omniprésents dans la vie politico-économique du pays. Depuis l’automne, la Corée du Sud traverse une crise sociale d’ampleur. Park Geun-hye a été destituée en décembre et attend une décision définitive de la Cour constitutionnelle.

À lire aussi Les députés sud-coréens montrent la porte de sortie à la Présidente

Dépitée, Hong Yewon reconnaît que cette nouvelle affaire n’a fait que confirmer ses craintes : «En 2014 déjà, juste après le (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Obama sort du silence
Syrie: les forces anti-EI ont reçu des blindés de Washington
Royaume-Uni: débat sur le Brexit au Parlement
Côte d’Ivoire: report du procès des «disparus du Novotel»
Que sait-on de l'homme accusé de l’attentat à la Grande Mosquée de Québec ?