Corse-du-Sud: un incendie criminel frappe un immeuble en construction, une enquête ouverte

Un immeuble en construction de 25 appartements a été visé par un incendie criminel samedi soir à Pietrosella, en Corse du sud, et des inscriptions appelant à la lutte armée nationaliste retrouvées sur place, a appris ce dimanche l'AFP auprès du parquet d'Ajaccio.

Une enquête a été ouverte pour destruction de biens par moyens dangereux, confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie d'Ajaccio.

Mais "il n'est pas impossible que le parquet national antiterroriste se saisisse de ces faits", a précisé la permanence du parquet.

"Aucun doute sur l'origine criminelle"

Des tags ont été retrouvés sur les lieux, notamment GCC pour "Ghjuventù clandestina corsa", jeunesse clandestine Corse, déjà inscrits sur plusieurs sites d'incendies criminels ces derniers mois. Une autre inscription relevée sur les lieux par les enquêteurs proclamait en corse: "C'est l'heure de reprendre la lutte armée et vive le front".

Deux appartements de cette résidence inhabitée de 25 logements, qui devait être livrée dans trois mois, ont été particulièrement touchés par les flammes aux alentours de 21h.

"Un logement a été totalement dégradé. La façade et l'entrée du second appartement ont été noircies par les flammes. Il n'y a aucun doute sur l'origine criminelle à l'aide d'un produit inflammable", a souligné le parquet.

Multiplication des incendies volontaires

Depuis le mois de juin, le sigle GCC a été découvert sur une dizaine de villas ou d'engins incendiés en Corse. L'île connaît depuis un an une multiplication d'incendies criminels visant principalement des résidences de français vivant dans l'Hexagone, avec souvent la présence de tags, mais sans revendication officielle.

Des campings, des restaurants de plage, des entreprises du bâtiment et des engins de chantier ont également été endommagés par des incendies volontaires. Le 11 juillet, seize de ces actes avaient été revendiqués par le Front de libération nationale corse (FLNC) groupe clandestin indépendantiste. Le Pnat s'était saisi de l'ensemble des faits.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est attendu lundi à Ajaccio pour le 25e anniversaire de l'assassinat du préfet Claude Érignac. Le ministre avait été contraint d'annuler ses dernières visites en Corse sur fond de tensions autour des membres encore détenus du commando responsable de cet assassinat.

Article original publié sur BFMTV.com