Corse : les « héritiers de la Brise de mer » devant les assises

Le 5 décembre 2017, Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini sont assassinés à l'aéroport de Bastia.  - Credit:BUFFA Christian / MAXPPP / PHOTOPQR/CORSE MATIN/MAXPPP
Le 5 décembre 2017, Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini sont assassinés à l'aéroport de Bastia. - Credit:BUFFA Christian / MAXPPP / PHOTOPQR/CORSE MATIN/MAXPPP

« Ce n'est rien, c'est un film », avait lancé à deux témoins stupéfaits le chauffeur d'une Golf noire dans laquelle s'apprête à monter l'auteur de la sanglante fusillade qui vient de se produire sur le parking de l'aéroport de Bastia Poretta (Haute-Corse), ce 5 décembre 2017. Quelques mètres plus loin, deux barons du banditisme insulaire gisent au sol, dans une mare de sang.

Le propos du conducteur ne sera finalement pas qu'une diversion, tant l'affaire qui s'est nouée en cette fin de matinée a nourri la fiction. Elle a inspiré un livre-enquête, tiré de l'instruction, et surtout un film, Borgo, nimbé d'une aura polémique qui n'en finit plus de tenir l'île en haleine, à la veille d'un procès qui s'annonce retentissant.

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Pendant deux mois, à compter du 6 mai, les jurés de la cour d'assises des Bouches-du-Rhône vont se pencher sur une vendetta mûrie dans la tête d'orphelins rongés par une haine recuite. Celle qui a précipité la mort violente d'Antoine Quilichini, dit « Tony le Boucher », 49 ans, et de Jean-Luc Codaccioni, 54 ans, tous deux pris pour cibles devant l'aérogare par un commando lourdement armé et bien renseigné. Le premier, atteint d'au moins 21 tirs d'arme à feu, était sorti de prison deux semaines plus tôt. Dans une BMW blindée, il venait récupérer son ami, tout juste débarqué de l'avion en provenance de Paris, qui devait regagner le soir même la prison de Borgo (Haute-Corse), au terme de [...] Lire la suite