CORR-Avec Alcatel, Nokia augmente sa puissance de feu dans la 5G

Selon le directeur général de Nokia, Rajeev Suri, la fusion avec Alcatel-Lucent va permettre au groupe finlandais d'augmenter fortement sa puissance de feu dans des nouvelles technologies comme la 5G tout en réduisant ses coûts. /Photo prise le 17 avril 2015/REUTERS/Lehtikuva/Markku Ulander

par Eric Auchard

FRANCFORT (Reuters) - (Bien lire au 4e paragraphe que le chiffre de 4,7 milliards est la R&D combinée de Nokia et Alcatel-Lucent)

La fusion avec Alcatel Lucent va permettre à Nokia d'augmenter fortement sa puissance de feu dans des nouvelles technologies comme la 5G tout en réduisant ses coûts, a déclaré mercredi le PDG du groupe finlandais, Rajeev Suri.

L'acquisition de l'équipementier franco-américain, annoncée en avril pour un montant de 15,6 milliards d'euros, devrait être rapidement bouclée, a-t-il dit dans un entretien accordé à Reuters au premier jour de l'offre publique d'échange.

Le mariage entre les deux groupes coïncide avec le début du cycle d'investissement pour le développement des réseaux de téléphonie mobile de cinquième génération (5G), dont le déploiement est prévu vers 2020.

Les dépenses combinées des deux groupes en recherche et développement ont atteint environ 4,7 milliards d'euros l'an dernier. Alcatel a dépensé plus du double en R&D que Nokia.

"Cela nous donne plus de latitude pour investir dans la 5G que ce que nous aurions pu faire seuls", a souligné Rajeev Suri.

"L'année qui vient sera cruciale, et c'est pour cela que le moment choisi pour notre fusion est le meilleur possible. Dans l'ère de la 4G, les deux groupes avaient deux portefeuilles différents mais avec la fusion ils vont pouvoir développer et commercialiser une seule ligne de produits 5G."

FORMALITÉ

L'OPE de Nokia sur Alcatel-Lucent, qui court jusqu'au 23 décembre, s'annonce comme une formalité, l'équipementier télécoms finlandais n'ayant besoin que d'une majorité simple de plus de 50% des actions de sa cible.

Une poignée d'actionnaires d'Alcatel-Lucent, dont le deuxième d'entre eux, Odey Asset Management, a demandé une amélioration des termes de l'offre au vu des bonnes performances du groupe franco-américain cette année mais Rajeev Suri s'est montré confiant dans l'issue de l'OPE.

"Mentalement, on veut vraiment que les choses aillent vite", a-t-il dit. "Pour nous, l'accord sera bouclé une fois qu'on aura plus de 50%" (des actions d'Alcatel).

Compte tenu de la date de la fin de l'offre et des fêtes de fin d'année qui suivront, la fusion pourrait être finalisée au plus tôt après la première semaine de janvier.

Les actionnaires de Nokia se prononceront de leur côté par vote le 2 décembre.

Fin octobre, Nokia a avancé d'un an, à 2018, son objectif de synergies de 900 millions d'euros et a promis de redistribuer environ quatre milliards d'euros à ses actionnaires dans les prochaines années sous forme de dividendes et de rachats d'actions.

Le groupe a désigné la semaine dernière ses 130 cadres les plus haut placés et, selon Rajeev Suri, plus de 10.000 managers auront été sélectionnés d'ici la finalisation du rapprochement, provenant tant de Nokia que d'Alcatel.

En échange du feu vert du gouvernement français, Nokia s'est engagé à conserver 4.200 salariés français pendant les deux années suivant la fusion, tout en portant de 2.000 à 2.500 personnes ses effectifs dans la recherche et développement.

Alcatel employait environ 5.000 personnes en France avant l'annonce du projet de fusion au printemps.

(Véronique Tison pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)