Corrèze: début de l'exhumation d'une possible fosse de 46 soldats allemands exécutés en 1944
Les fouilles du sol pour retrouver les restes d'une trentaine de soldats allemands exécutés par des résistants en juin 1944 doivent débuter ce mercredi après-midi après la découverte d'une possible fosse près de Meymac, dans le nord de la Corrèze.
Le 12 juin 1944, un groupe de 46 soldats allemands et une Française soupçonnée de collaboration auraient été exécutés sur une colline boisée de cette commune corrézienne par un groupement local des Francs-tireurs et partisans, d'obédience communiste, d'après le témoignage d'un de ses membres, Edmond Réveil, 98 ans aujourd'hui.
"Réel espoir de retrouver ces corps"
Mi-juillet, la préfecture a annoncé qu'une campagne d'analyse des sols avait permis de repérer une possible "fosse". Cette zone "ressemble étonemment à une fosse, tant au niveau de la dimension que [de la présence] d'effet métalliques. Il faut savoir que les soldats allemands ont été exécutés avec leurs apparats, avec leurs médailles militaires", a expliqué sur Franceinfo Xavier Kompa, directeur de la l'antenne corrézienne de l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONACVG).
Il y a "un réel espoir de retrouver ces corps", confirme-t-il. "Les résultats sont suffisamment probants pour qu'on engage des fouilles et des frais pour aller au bout de la démarche."
Les nouvelles recherches doivent permettre "d'exhumer les corps de ces soldats allemands oubliés pendant 80 ans à cet endroit" et "de les rendre à la fois en Allemagne mais surtout, peut-être, à leurs familles", a expliqué à l'AFP le maire de Meymac Philippe Brugère.
Possible retour des corps en Allemagne
Si des corps sont retrouvés au cours des fouilles, ils seront transférés à l'institut d'anthropologie de Marseille "où des scientifiques vont étudier les ossements, les cheveux, les uniformes de façon à retrouver l'identité de ces soldats."
Pour les éventuels corps dont les scientifiques retrouveront l'identité, les services allemands contacteront les familles pour leur proposer de rapatrier les dépouilles outre-Rhin. Si elles ne le souhaitent pas, les soldats bénéficieront d'une sépulture dans un cimetière militaire en France. Les services français auront eux la charge de l'identification de la femme française exécutée pour collaboration.
Un groupe de 20 personnes comprenant des archéologues et des anthropologues va être mobilisé jusqu'au 27 août sur le site de fouilles, a expliqué Xavier Kompa. Cette opération est menée avec le soutien technique du VDK, organisme allemand chargé de l'entretien des tombes des guerres allemandes.
Des premières fouilles avaient eu lieu secrètement en 1967 pour tenter de retrouver les corps de ces 46 soldats de la Wehrmacht faits prisonniers par la Résistance en Corrèze les 7 et 8 juin 1944 et exécutés peu après les massacres commis par la Division SS Das Reich à Tulle le 9 juin (99 civils pendus) et à Oradour-sur Glane (Haute-Vienne) le 10 juin (643 habitants mitraillés et brûlés dans des granges et l'église du village). Onze corps avaient alors été exhumés.