Romeo Castellucci, à corps et à Christ

Le metteur en scène italien, souvent attaqué par les intégristes religieux, enchaîne les spectacles radicaux et provocants.

Il est arrivé par la rue Halévy. Une femme et sa fille, qui posaient devant le Palais Garnier, lui ont demandé de les prendre en photo. Bonne âme, il s’est exécuté. Puis il s’est assis sur les marches devant l’Opéra. Il n’a rien de particulier à proposer. Son dernier fait d’armes français remonte à avril et il s’est de nouveau soldé par une polémique. Sur le concept du visage du fils de Dieu, un de ses vieux spectacles (2010), où l’iconographie christique se retrouve maculée d’excréments, a agité les extrémistes catholiques. Ceux du Mans cette fois. La plainte a décidé la préfecture de la Sarthe à supprimer une scène, avec des enfants. Il hausse les épaules : «Il y a tellement de malentendus», soupire-t-il.

Mais il est de passage à Paris, et l’avoir assis à côté de nous est une raison suffisante pour qu’au milieu des Parisiens, des bus et des touristes, ce prince des metteurs en scène, l’enfant terrible des scènes subventionnées, provocateur intello pour les uns, visionnaire interdisciplinaire pour ses fans, celui qui sale le Sacre du printemps avec de la poudre d’os, qui traque l’Eurydice de Gluck en direct dans les couloirs des hôpitaux viennois, Castellucci Romeo, «Casteloulou» pour les adeptes, nous raconte sa vie.

Romeo Castellucci est né en 1960, à Cesena, ville italienne proche de la côte adriatique. Il passe son enfance dans le village de Piavola. «C’est là que mes parents sont enterrés», résume-t-il dans un français parfait. Cesena, tout en part et tout y revient. Son père, «un soldat, a combattu en Afrique et a été fait prisonnier par les Anglais. Il a passé dix ans dans un camp au Kenya». Puis il retrouve l’Italie, court le boulot dans les mines de Belgique. «Son espace mental est passé des étendues africaines au trou noir. Il en est ressorti avec la silicose.» Sa mère, elle, est née... au Kansas. «Mon grand-père, émigré aux (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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