La souche du Covid-19 présente en Europe serait plus mortelle que celle des États-Unis

La souche du Covid-19 présente en Europe serait plus mortelle que celle des États-Unis

Des chercheurs de l’Université de Zhejiang se sont intéressés aux différentes mutations du coronavirus responsable du Covid-19. Selon eux, celles-ci ont pu modifier la létalité du virus, certaines souches s’avérant bien plus dangereuses que d’autres.

En pleine pandémie mondiale, de nombreux scientifiques tentent de décrypter les caractéristiques et les particularités du coronavirus, sans disposer du recul nécessaire pour établir des diagnostics sûrs. L’avancée des connaissances sur le Covid-19 se fait donc par hypothèses de recherche, qui resteront au conditionnel pendant encore quelques mois.

Une capacité de mutation largement sous-estimée jusqu’ici

Dans ce contexte, le professeur Li Lanjuan de l’Université de Zhejiang et plusieurs de ses collègues se sont penchés sur les capacités de mutation du SARS-CoV-2, le virus responsable de la maladie. Selon les résultats de leur étude, cette capacité a été largement sous-estimée jusqu’ici et a joué un rôle important dans l’impact qu’a pu avoir la maladie dans différents endroits du monde.

Selon le South China Morning Post, les travaux de l’épidémiologiste chinoise, qui avait été la première scientifique à proposer un confinement total pour stopper la pandémie à Wuhan, et de son équipe ont mis en évidence pas moins de 30 mutations différentes du coronavirus, dont plus de 50% n’avaient pas été identifiées jusqu’ici.

Une version plus dangereuse du coronavirus en Europe ?

Loin d’être des variations anecdotiques, ces différentes versions du virus présenteraient, selon le Professeur Li et ses collègues, des caractéristiques particulièrement variées, notamment en termes de létalité. “Le SARS-CoV-2 a acquis des mutations capables de modifier substantiellement sa pathogénicité”, affirme ainsi le rapport publié dimanche sur le site medRxiv.org.

En d’autres termes, en fonction de ses différentes souches, le coronavirus serait plus ou moins dangereux pour l’être humain. Ainsi, toujours selon cette étude chinoise, les versions du virus présentes en Europe seraient plus mortelles que celles qui circulent majoritairement aux États-Unis.

La réponse médicale doit tenir compte des mutations du virus

Selon le South China Morning Post, “ce constat pourrait mettre en lumière les différences de mortalité entre les régions”. Il faut bien sûr nuancer ce propos en rappelant que la létalité du coronavirus dépend aussi de nombreux autres facteurs (conditions de soins, âge de la population, types de groupe sanguin, etc...).

Cet aspect protéiforme du Covid-19 est cependant loin d’être anecdotique, il implique qu’en fonction de la souche, les modalités d’une réponse médicale efficace peuvent différer. “Le développement de médicaments et de vaccins, bien qu'urgent, doit prendre en compte l'impact de ces mutations qui s'accumulent, afin d’éviter les pièges potentiels”, affirme ainsi le rapport des chercheurs de l’Université de Zhejiang.