Le coronavirus, un risque de plus pour une reprise mondiale fragile, selon le FMI

LE CORONAVIRUS, UN RISQUE DE PLUS POUR UNE REPRISE MONDIALE FRAGILE, SELON LE FMI

WASHINGTON (Reuters) - L'épidémie de coronavirus a déjà affecté la croissance économique en Chine et sa propagation à d'autres pays pourrait compromettre la reprise "très fragile" attendue pour cette année à l'échelle mondiale, a averti mercredi le Fonds monétaire international (FMI).

Dans une note rédigée à l'attention des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20 qui se réuniront ce week-end en Arabie saoudite, le FMI détaille une longue liste de risques susceptibles de freiner l'économie, parmi lesquels figurent le coronavirus, un regain de tension commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ou encore des catastrophes naturelles liées à l'évolution du climat.

L'institution basée à Washington maintient néanmoins à 3,3% (après 2,9% en 2019) sa prévision de croissance mondiale 2020, qu'il a réduite il y a tout juste un mois de 0,1 point de pourcentage par rapport à celle présentée en octobre.

Mais il explique que "la reprise pourrait être remise en cause par une forte augmentation des primes de risque déclenchée par exemple par une nouvelle escalade des tensions commerciales ou une propagation accrue du coronavirus".

"Le coronavirus, une tragédie humaine, perturbe l'activité économique en Chine, la production ayant été interrompue et la mobilité limitée dans les régions touchées", ajoute-t-il. "Des répercussions dans d'autres pays sont probables, par exemple par le biais du tourisme, des chaînes d'approvisionnement et des effets sur les prix des matières premières."

Il précise que son scénario actuel s'appuie sur l'hypothèse d'un confinement rapide du virus et d'un rebond économique avant la fin de l'année mais reconnaît que l'épidémie pourrait être plus étendue et plus longue.

"Une propagation plus large et plus longue ou une incertitude prolongée concernant la contagion pourraient amplifier les perturbations des chaînes d'approvisionnement et peser durablement sur la confiance, rendant l'impact global plus grave", admet-il dans sa note.

Le FMI appelle donc les Etats à maintenir des politiques budgétaires et monétaires accommodantes en soulignant que la faiblesse de l'inflation favorise ce maintien dans la plupart des économies.

(Andrea Shalal, version française Marc Angrand)