Coronavirus : pas de pénurie de médicaments à ce stade, mais l'Europe anticipe ce risque

Coronavirus : pas de pénurie de médicaments à ce stade, mais l'Europe anticipe ce risque

L’Europe va-t-elle devoir faire face à une pénurie d’approvisionnement en médicaments ? Si pour l’heure, il n’y a pas de raison de s’inquiéter, les risques “ne peuvent pas être exclus”, selon l’Agence européenne du médicament. Un comité exécutif vient d’être créé au sein de l’Union européenne pour parer à ce risque.

L’inquiétude grandit à mesure que le virus du coronavirus se propage en France et dans le monde. 1.412 cas de contamination au Covid-19 ont été recensés en France ce lundi 9 mars. 25 personnes sont décédées depuis le début de l’épidémie. La Haute-Savoie, l’Oise, le Haut-Rhin et le Morbihan restent les zones les plus touchées.

Selon l’Agence européenne du médicament (EMA) des risques de pénuries ou d’approvisionnement en médicaments “ne peuvent pas être exclus”, même si, à ce jour, aucun problème n’a été signalé. En cause, “80% des principes actifs pharmaceutiques utilisés en Europe sont fabriqués hors de l’espace économique européen, dont une grande partie en Asie”, alerte l’Académie française de pharmacie. Depuis le début de l’épidémie, de nombreuses industries chinoises ont été contraintes de fermer leurs portes. Ce qui contribue à augmenter les craintes de pénuries.

Des mesures exceptionnelles

Des informations qui confirment les propos tenus par le ministère de la santé au mois de février dernier : “À ce stade, aucun problème d’accès aux médicaments n’a été signalé en relation avec l’épidémie de coronavirus en France ni en Europe. Néanmoins, l’industrie pharmaceutique mondiale est très dépendante des activités de production en Chine. Si l’épidémie devait se poursuivre pendant une longue période, des impacts sur la disponibilité de certains médicaments ne seraient pas à exclure”.

Bernd Schneider, spécialiste de l’industrie chimique au sein de la banque Alantra précisait d’ailleurs : “Il n’y a pas de risque de rupture dans les trois à six mois. En revanche, si le virus continuait à se propager et que les usines ne redémarraient pas, la situation pourrait devenir critique”. “Nous sommes préparés pour ce genre de problèmes”, indiquait, de son côté, Emma Walmsley, directrice générale du groupe britannique GSK.

Cette situation exceptionnelle contraint toutefois à être vigilant et à anticiper d’éventuels risques. L’Agence européenne du médicament a pris les devants en commençant un travail d’examen des médicaments à usage humain ou vétérinaire afin d’identifier les plus à risque. Un comité exécutif vient d’être créé au sein de l’Union européenne, regroupant l’EMA, la Commission européenne et les autorités compétentes de chaque pays membre. Sa mission ? Coordonner les actions européennes mises en place pour protéger les patients en cas de risque de pénurie et “s'assurer que les patients et les professionnels de santé à travers l'Europe soient informés de façon constante et transparente des risques et des actions prises pour y remédier”, précise l'EMA dans son communiqué.