Coronavirus : Madrid construit en urgence un hôpital pour faire face à une deuxième vague

De l'autre côté des Pyrénnées, les autorités craignent une deuxième vague alors que le nombre de cas de coronavirus augmente.

Près de l'aéroport de Madrid, l'armée de grues s'active 24h/24: ici doit sortir de terre en novembre "l'hôpital des pandémies". L'objectif ? Faire face à une potentielle deuxième vague de coronavirus, de plus en plus redoutée par les autorités locales. Le long de l'autoroute, des dizaines de camions soulèvent des nuages de poussière sur un immense terrain vague où près de 400 ouvriers travaillent jour et nuit depuis juillet. Les bétonneuses tournent à plein régime, des tuyaux crachent des litres de ciment, des soudeurs font jaillir des étincelles de hauts piliers.

"Il y a deux mois, il n'y avait rien ici", sourit auprès de l'Agence France-Presse (AFP) Alejo Mirando, le directeur général des infrastructures sanitaires de la région de Madrid, la plus touchée du pays au printemps.

Financé par le gouvernement régional pour un montant "dépassant les 50 millions d'euros", l'hôpital Isabel Zendal, surnommé "l'hôpital des pandémies" pourra accueillir plus de 1000 malades en cas de crise sanitaire. Mais le temps presse: la deuxième vague semble déjà frapper l'Espagne. Promesse d'une meilleure préparation face à la deuxième vague de l'épidémie, cet hôpital sera livré trop tard pour traiter le flot de patients qui, déjà, submerge les centres de santé.

Plus de 8000 nouveaux cas quotidiens

"L'évolution de l'épidémie à Madrid nous inquiète": le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a admis lundi poser un oeil préoccupé sur la région de plus de 6,5 million d'habitants qui représente depuis le début de l'épidémie près d'un tiers des plus de 29.000 morts du Covid-19 dans le pays.

"La courbe des infections augmente et la vitesse à laquelle elle progresse est vraiment très élevée", explique à notre antenne Silvia Duran, porte-parole de l'association des médecins de Madrid. "Elle est assez similaire à celle que nous avions au début de la pandémie et cela nous inquiète beaucoup."

En août, le pays a enregistré les pires statistiques d'europe: sur un ratio de 100.000 habitants, plus de 205 personnes ont été contaminées en Espagne, contre 49,8 en France. Depuis le début de la semaine, plus de 8000 nouveaux cas quotidiens sont déclarés.

Le système de santé est mis à rude épreuve. "Actuellement 80% des cas sont accueillis dans des centres de santé et les médecins sont absolument épuisés de voir tous ses patients", exlique la médecin, Silvia Duran. "C'est nous qui allons finir par tomber malades", craint-elle, rapellant que lors de la première vague, 24% des personnes infectées en Espagne étaient des personnels de santé. Le coronavirus avait alors fait 29.000 morts dans le pays.

Article original publié sur BFMTV.com

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