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Coronavirus : la Haute autorité de Santé s'oppose à la généralisation des tests sérologiques

Coronavirus : la Haute autorité de Santé s'oppose à la généralisation des tests sérologiques

La HAS ne préconise pas l’usage massif pour toute la population des tests sérologiques. Pour le moment, elle recommande de faire preuve de prudence.

La Haute autorité de santé (HAS) a tranché. Dans un avis rendu le samedi 2 mai, l’instance a douché les espoirs de ceux qui réclamaient la mise en place massive de ces tests. Ces tests sérologiques doivent permettre de rechercher des anticorps spécifiques du coronavirus en réponse à l’infection grâce à un échantillon sanguin. Mais pour le moment, la communauté scientifique ne sait pas précisément ce que signifie la présence de ces anticorps. La HAS recommande donc la prudence dans l’utilisation de ces tests car la présence d’anticorps ne signe pas nécessairement une immunité et une non-contagiosité.

Les tests sérologiques, et en particulier les tests automatisables réalisés en laboratoire qui permettent un dosage des anticorps présents dans le sang, sont un outil précieux pour mener des enquêtes épidémiologiques. En période d’épidémie de COVID-19, ces enquêtes estiment la proportion de personnes ayant été en contact avec le virus et d’évaluer si certaines sous-populations jouent un rôle particulier dans la transmission du SARS-CoV-2”, détaille le communiqué de la HAS. L’instance précise également que ces tests s’avèrent essentiels pour apporter des informations sur le virus et les différentes réponses immunitaires.

Des indications précises

Selon la HAS, les tests sérologiques doivent être un outil complémentaire des tests virologiques mais ne peuvent pas s’y substituer. En effet, la production d’anticorps intervient plusieurs jours après l’entrée du virus dans l’organisme. “Il est possible d’y recourir en complément, à partir du 7ème jour ou 14ème après l’apparition des symptômes, notamment pour servir de rattrapage si un test virologique n’a pas pu être réalisé avant, ou pour poser le diagnostic chez des patients présentant des signes évocateurs de COVID-19, mais dont le test virologique est négatif”, nuance la HAS.

Ainsi, l’instance a défini sept indications pour les tests sérologiques. Il s’agit uniquement de situation à des fins médicales dans le cadre d’une prise en charge individuelle “Des utilisations à des fins collectives, telles que l’organisation du travail au sein d’une entreprise ou l’aide au déconfinement, ne sont pas envisageables”, met en garde la HAS.

Au regard des études actuelles, l’institution craint que ces tests sérologiques puissent induire en erreur les patients et ainsi entraîner un relâchement sur les mesures barrières et la distanciation sociale. Cette autorité publique indépendante ne recommande donc pas le recours “aux tests sérologiques chez certaines populations comme les professionnels qui ont continué d’être en contact avec le public ou chez les professionnels qui ont été confinés et vont reprendre une activité en présentiel”. Des recommandations qui pourraient évoluer si de nouvelles données scientifiques prouvent que ceux qui ont rencontré le virus bénéficiaient d’une immunité.