Coronavirus : face à la baisse du nombre de cas, la mise au point du vaccin d'Oxford menacée

Coronavirus : face à la baisse du nombre de cas, la mise au point du vaccin d'Oxford menacée

Avec la baisse du nombre de cas de coronavirus, la recherche d’un vaccin se complique, comme l’explique le Pr Hill au Daily Telegraph.

Depuis des mois, des chercheurs du monde entier travaillent à mettre au point un vaccin contre la Covid-19. Une quête compliquée dans laquelle de très nombreux scientifique se sont lancés. En Grande-Bretagne, l’Université d’Oxford est sur le pied de guerre pour tenter d’élaborer ce précieux vaccin avec pour objectif de sortir les premières doses au mois de septembre.

Des ambitions qui pourraient finalement être revues à la baisse, comme l’explique au Daily Telegraph le Pr Adrian Hill qui dirige l’équipe de recherche: “Le coronavirus est en train de disparaître trop rapidement au Royaume-Uni. Par conséquent, la phase de tests n’a désormais que 50% de chances d’être couronnée de succès”. En effet, initialement, dix mille personnes avaient été recrutées pour tester le vaccin. “Parmi ces personnes, moins de 50 devraient attraper le virus. Or, si finalement moins de 20 personnes étaient contaminées, les résultats obtenus à travers cette phase pourraient s’avérer inutiles”, détaille le Pr Hill, 61 ans. Autrement dit, si les volontaires n’ont pas attrapé la maladie, alors les chercheurs ne pourront pas tester l’efficacité du vaccin et faire véritablement la différence entre les personnes malades et les autres. Pour lui, ce n’est donc plus une course contre la montre mais “une course contre la disparition du virus”. Et d’ajouter ensuite : “Nous sommes dans la position bizarre de vouloir que Covid reste, au moins pendant un petit moment. Mais les cas diminuent”.

Course au vaccin

Alors que récemment le secrétaire aux affaires Alok Sharma assurait que la moitié de la population britannique pourrait recevoir le vaccin cet automne, lui met en garde contre cette fausse promesse. Dans les prochains jours, l’Université d’Oxford doit dévoiler les résultats d'un premier essai mené sur plus de 1 000 volontaires britanniques mené au mois d’avril. Dans la course au vaccin, l'équipe d'Oxford figure en bonne place. En effet, cet institut avait déjà testé par le passé un précédent vaccin contre un autre coronavirus. La technique du Pr Hill lui vient des recherches dans le cadre d’un vaccin contre le paludisme. “Au cours des deux dernières décennies, l'Institut Jenner a appris à modifier le code génétique d'un virus familier, d'abord pour neutraliser ses effets nocifs, puis pour le faire imiter une maladie mortelle. Injecté dans la circulation sanguine, le virus inoffensif peut induire le corps à produire une réponse immunitaire, offrant une protection durable”, détaille le Daily Telegraph.

Comme le rapporte le quotidien d'information britannique, huit vaccins potentiels contre le coronavirus ont fait l’objet d’essais sur des humains dans le monde : quatre en Chine, deux aux États-Unis et un en Allemagne.