Coronavirus et chloroquine : 37 hôpitaux lancent une vaste étude

Coronavirus et chloroquine : 37 hôpitaux lancent une vaste étude

L’étude Hycovid, présentée par le CHU d’Angers ce mardi 31 mars, vise à déterminer l’efficacité de la chloroquine. Résultats attendus dans quelques semaines.

La question est dans tous les esprits : la chloroquine est-elle vraiment le traitement miracle du coronavirus ? Des chercheurs français vont rapidement répondre à cette question. 33 hôpitaux du pays unissent leurs forces pour savoir quelle est l’efficacité réelle de l’hydroxychloroquine. Ce mardi 31 mars, le CHU d’Angers a dévoilé les contours d’une étude lancée immédiatement et menée sur 1 300 patients volontaires. Objectif ? Apporter une réponse rapide et irréfutable.

Alors que le Pr Didier Raoult a dévoilé les résultats d’une étude confirmant l’efficacité du traitement, certains scientifiques restent sceptiques. En cause ? L’absence d’un groupe de patients à qui la molécule n’a pas été administrée afin de comparer les résultats du groupe traité. C’est donc en double aveugle que le CHU d’Angers lance ses tests dans le cadre de cette étude baptisée “Hycovid”. Précisément, les chercheurs vont comparer les résultats d’un groupe de patients traité à la chloroquine et d’un autre qui aura reçu un placebo. Dans le détail, les patients traités seront âgés de 75 ans et plus sans aide respiratoire et jugés à risque. Leur consentement sera demandé et les patients ne connaîtront pas la nature du comprimé reçu. Le lot de traitement administré à chaque patient comportera des comprimés pour 9 jours de traitement, sans distinction possible entre l’hydroxychloroquine et le placebo.

Des résultats rapides

Des travaux conduits par le professeur Vincent Dubee médecin infectiologue et le professeur Mercat. “Cette étude s’est mise en place en 15 jours, alors qu’il faut six mois ou un an lorsqu’on n’est pas en période de crise. Cela a pu être aussi rapide, grâce à une équipe très dynamique”, assure le professeur Mercat. “Cette étude sera réalisée dans des conditions qui ne laisseront pas de place au doute”, explique le professeur Vincent Dubée, médecin infectiologue au CHU d’Angers, cité par France 3 Pays de la Loire.

L’obtention précoce d’un résultat prouvant l’efficacité de la molécule pourrait conduire à une interruption prématurée afin que le traitement soit mis immédiatement à disposition des patients COVID‐19”, précise le CHU d’Angers.

Une mise en place rendue possible rapidement car le CHU possédait un stock d’hydroxychloroquine prévu pour une autre étude. Face à l’urgence, le CHU d’Angers a décidé de démarrer l’étude sans engagement financier de l’Etat. Les 36 autres centres hospitaliers ont convenu de participer à leur hauteur à l’effort financier d’un tel projet. Sur les 850 000 euros que représentent les coûts de l’étude, 600 000 seraient ainsi supportés par le CHU d’Angers (rémunération du personnel, logistique, prélèvements et analyses biologiques...). Un appel aux dons a été lancé aux entreprises et aux mécènes sur mecenat@chu-angers.fr.