Coronavirus : Italie, Autriche, Danemark... comment ces pays se préparent au déconfinement ?

Un contrôle de véhicules pendant le confinement en Italie

En France, Édouard Philippe a évoqué plusieurs pistes pour le déconfinement, tout en rappelant que ce “n’est pas pour demain matin”.

Nombre de morts quotidiens en baisse depuis plusieurs jours, baisse des hospitalisations en soins intensifs... Dans plusieurs pays européens, des chiffres montrent des premiers signes encourageants face au coronavirus.

En Italie, “la courbe a commencé sa descente”, affirmait dimanche 5 avril le patron de l'Institut supérieur de la Santé, Silvio Brusaferro. Avec 525 morts en 24h, le nombre de décès en Italie est au plus bas depuis plus de deux semaines. Bien loin du pic de 969 morts le 27 mars. Les hospitalisations en soins intensifs sont en baisse, pour le deuxième jour consécutif.

En Italie, une phase 2 le 16 mai ?

Si les autorités invitent les Italiens à ne pas “relâcher le confinement”, le mot “déconfinement” a été prononcé par les autorités. Angelo Borrelli, chef de la protection civile, a évoqué le 16 mai comme date possible d'entrée dans une “phase 2”, synonyme de “coexistence avec le virus”, mais seulement “si l'évolution (de la pandémie) ne change pas”.

Un scénario de déconfinement, en cinq points a été évoqué en Italie, une première dans un pays européen. Objectif, “sortir graduellement” de la pandémie, tout en évitant une importante deuxième vague de cas de coronavirus.

En Italie, les restaurants rouvriront en dernier

Port du masque généralisé, distanciation sociale dans les lieux de vie et de travail, hôpitaux dédiés au Covid-19, renforcement des réseaux sanitaires locaux pour une meilleure prise en charge des malades et développement d’une application sur smartphone pour cartographier les mouvements des malades et pouvoir surveiller leur santé à distance, sont les points envisagés pour sortir progressivement du confinement.

Avec l’allègement envisagé des mesures de confinement, l’activité économique devrait progressivement reprendre en Italie. Les premières activités à reprendre devraient être celles liées à l’approvisionnement alimentaire et pharmaceutique, ainsi que les artisans ayant un nombre limités de clients en boutique. Les lieux de vie sociale comme les restaurants, bars, discothèques et les salles de sports devraient être les derniers à rouvrir, avec des mesures de distanciation mises en place entre les clients et pour le personnel.

Après avoir pris des mesures de confinement le 9 mars, l’Italie a durci le ton le 22 mars, avec l’arrêt des chantiers de construction, des activités artisanales sans lien avec les filières essentielles, l’interdiction de faire du sport en extérieur, même seul, ou encore la fermeture des marchés hebdomadaires découverts. Des tests de température sont également mis en place dans les pharmacies ou les supermarchés. Le Covid-19 a fait 15 887 morts en Italie, selon un dernier bilan.

En Autriche, un assouplissement le 14 avril

Autre pays à évoquer un allègement des mesures en vigueur, l’Autriche. Lundi 6 avril, le gouvernement a évoqué sa volonté d’assouplir les restrictions mises en place à partir du 14 avril. Première phase : la réouverture des petits commerces, puis des reprises d’activité qui s’étaleront sur plusieurs mois. Les autres magasins devraient rouvrir début mai, puis les restaurants mi-mai, les grands rassemblements publics restant interdits jusqu'à la fin du mois de juin au moins.

L’Autriche a mis en place des mesures de confinement depuis le 16 mars, comme la France. Le pays autorise les sorties pour plusieurs motifs : les déplacements professionnels, les achats alimentaires, l'assistance à autrui et les exercices physiques. À la différence de la France, aucune attestation n’est cependant demandée. L’épidémie a fait, selon un dernier bilan 204 morts en Autriche, qui compte 8,82 millions d’habitants.

Au Danemark, des écoles rouvrent le 15 avril

Au Danemark, certaines mesures de restriction vont être levées. Les crèches, écoles maternelles et primaires vont de nouveau accueillir les plus jeunes dès le 15 avril. Pour les plus grands, les collégiens et lycéens, les établissements n’ouvriront que le 10 mai. En revanche, centres commerciaux, bars, restaurants, discothèques salons de coiffure et de massages restent fermés.

Les rassemblements de plus de 10 personnes sont toujours interdits. Mette Frederiksen, la Première ministre, a prévenu ses concitoyens : "Le quotidien ne va pas revenir comme avant pour le moment. Nous allons vivre avec de nombreuses restrictions pendant encore de nombreux mois". Le confinement avait été instauré le 13 mars. Dans ce pays de 5,6 millions d’habitants, le Covid-19 a fait 203 morts, selon un dernier bilan.

En République Tchèque, un allègement pour le week-end de Pâques

En République Tchèque, le pays va alléger le confinement à l’occasion de Pâques. Depuis le 7 avril, le port du masque n’est plus obligatoire pour les coureurs et les cyclistes. A partir du 9 avril, avant un week-end de 4 jours, les magasins de jardinage, de matériaux de construction et de vélos accueilleront de nouveau des clients.

Durant ce week-end, entre le 9 et le 13 avril, les Tchèques pourront quitter leur domicile uniquement pour travailler, assister à l'enterrement d'un membre de leur famille, se rendre chez un médecin, faire une promenade dans la nature à proximité de leur domicile, ou aider un voisin. Une réouverture partielle des frontières est aussi envisagée le 14 avril pour les Tchèques voyageant pour raisons professionnelles, familiales ou médicales.

En France, des pistes envisagées

En France, si la question revient fréquemment en France, Édouard Philippe a rappelé le 2 avril sur TF1 que le déconfinement “n’est pas pour demain matin”. Le confinement est prévu jusqu’au 15 avril, mais devrait vraisemblablement être de nouveau prolongé.

La levée du confinement en France pourrait intervenir “par étapes”, a précisé le Premier ministre. Des critères d’âge, de région ou d’immunité face au Covid-19 pourraient être choisis pour commander les conditions de sortie progressive du confinement. La possibilité de tests sanguins d’ampleur ou encore le tracking de la population sont également à l’étude. Le coronavirus a fait 7560 morts en France, selon un dernier bilan.