Coronavirus : comment éviter l’angoisse du confinement ?
Crise d’angoisse, attaque de panique, le confinement est très mal vécu par de nombreux Français. Les conseils de Fanny Bert, psychologue, pour bien vivre cette période.
Depuis une dizaine de jours, les Français vivent confinés pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. Ils ne peuvent sortir que pour des déplacements essentiels. Une situation loin d’être simple qui génère des angoisses chez certains. “Les personnes qui vivent en appartement, entre quatre murs, peuvent rapidement se sentir étouffés. Pour s’occuper, beaucoup ont recours aux écrans, ce qui n’est pas toujours une bonne idée”, alerte Fanny Bert, psychologue et psychothérapeute à Lyon. Elle conseille de restreindre l’exposition aux écrans et de limiter sa dose journalière d’actualité. “S’il est nécessaire de se tenir informé, je plaide pour une fuite des écrans. Surtout avec des enfants”.
Ces derniers ressentent vite l’angoisse des parents. Même s’ils ne savent pas exactement pourquoi, ils perçoivent que la situation est inhabituelle. “Pour eux, c’est un peu comme des vacances car les parents sont à la maison mais ils doivent travailler. Ils peuvent aussi remarquer qu’on appelle plus souvent les autres membres de la famille pour prendre des nouvelles. Autant de choses peu ordinaires qui peuvent les inquiéter”, liste Fanny Bert.
Lire et cuisiner
Si prendre des nouvelles de ses proches est indispensable, il peut-être bien de ne pas le faire toujours devant les enfants. “Vous pouvez essayer de vous isoler pour appeler vos proches ou leur parler dans une autre langue afin de préserver les enfants de certains mots anxiogènes comme maladie, mort, décès, crémation…”, suggère la psychologue. Cette proximité visuelle via les nombreuses applications existantes s’avère indispensable pour maintenir un lien social avec vos amis et vos proches. “Si le lien physique n’existe pas pour le moment, le lien social lui doit perdurer. Il existe également des applications pour jouer à des jeux de société entre amis”, souligne la psychothérapeute.
Pour se changer les idées, profitez de ce temps chez vous pour faire les activités que vous n’avez pas toujours le temps de faire le reste de l’année : cuisiner, lire, ranger, etc. Quand l’angoisse monte, essayez de faire des exercices de méditation, de relaxation ou des postures de yoga pour vous détendre. “Pensez aussi à vous projeter en dehors de chez vous. Organisez vos prochaines vacances, programmez des choses à faire une fois le confinement terminé. L’important c’est de se changer les idées”, préconise la spécialiste. Si cette situation devient vraiment difficile à supporter, la plupart des psychologues proposent des séances en téléconsultation.
Se rendre utile
Pour rassurer les enfants, il est recommandé d’essayer au maximum de faire comme d’habitude. Un suivi scolaire, des heures de jeu et d’activité physique, des repas à heure fixe, autant d’éléments de routine qui aident à maintenir un cadre. “Pour les enfants, pas de pression inutile. Faites au mieux pour entretenir les acquis et ce sera déjà très bien. La situation est exceptionnelle, l’éducation nationale le sait très bien”, rassure Fanny Bert. S’ils ont des angoisses, répondez à leurs questions avec des mots simples.
Afin de retrouver l’apaisement, certains ont aussi besoin de se rendre utiles. Bénévolat, dons du sang, plateformes d’entraide, de nombreuses choses existent pour aider ceux qui en ont besoin pendant cette crise sanitaire. Renseignez-vous !