Coronavirus : qu'est-ce que "l'immunité grégaire" ?

Coronavirus : qu'est-ce que "l'immunité grégaire" ?

Alors que les cas de covid-19 se multiplient en France, une question se pose : quel est le mécanisme qui permettra au pays de sortir de l’épidémie ?

L’épidémie de coronavirus continue de s’aggraver en France et dans le monde. Selon le dernier bilan du Directeur général de la Santé Jérôme Salomon, 16.018 cas ont été confirmés dans l’Hexagone. 2200 personnes sont guéries et sorties de l’hôpital, 7240 malades sont encore hospitalisés, 1746 sont jugées dans un état grave, 674 personnes sont mortes depuis fin janvier, 112 au cours des dernières 24 heures. Le nombre de cas devrait fortement progresser au cours de ces prochains jours voire de ces prochaines semaines. Pour l’heure, les spécialistes ne savent pas dire précisément quand le pic de l’épidémie sera atteint. Beaucoup se demandent quand et par quels moyens la France va pouvoir sortir de l’épidémie. C’est seulement lorsque l’immunité de communauté, également appelée “immunité grégaire” ou encore “immunité collective” sera observée que le virus pourra disparaître.

Mais l’immunité grégaire, qu’est-ce que c’est ? C’est le phénomène par lequel l’épidémie arrête de se répandre dans la population quand la proportion de personnes déjà contaminées ou vaccinées atteint un certain point. Concrètement, plus le taux de personnes immunisées augmente et plus le risque de contracter la maladie diminue. Dans le cas du COVID-19, les premiers vaccins ne verront pas le jour avant un an voire un an et demi. La Grande-Bretagne estime que c’est seulement lorsque 60% de la population sera contaminée par le COVID-19 que l’immunité collective pourra se créer. Une stratégie décriée par de nombreux épidémiologistes dans le monde.

Vers une inversion de la courbe en mai ?

Pour éviter une propagation accrue du coronavirus dans la population, limiter le nombre de morts et permettre aux hôpitaux et aux cliniques de se préparer au pic de l’épidémie, la France appelle les habitants à rester le plus possible chez eux. Si pour le moment, il est trop tôt pour savoir quand une décrue du nombre de cas sera amorcée, les spécialistes observent ce qui se passe chez les premiers pays frappés, la Chine et la Corée du Sud. “On voit que la dynamique se déroule sur une période de deux à trois mois avec une inversion du pic, après des mesures très strictes, entre le premier et le deuxième mois”, a affirmé Geneviève Chêne, directrice générale de l’agence sanitaire Santé publique France. En se basant sur ces estimations, la courbe du nombre de cas pourrait s’inverser en mai en France.

Depuis quelques jours, aucun nouveau cas local de Covid-19 n’a été relevé en Chine. Reste à savoir si le pays doit se préparer à une nouvelle vague de contamination, comme le redoutent bon nombre de spécialistes ou si l’épidémie est définitivement enrayée. Pour Antoine Flahault, directeur de l’institut de santé global à l’Université de Genève en Suisse, “il faudrait entre 50 et 66 % de personnes infectées puis immunisées pour éteindre la pandémie”, déclare-t-il à l’AFP. Le niveau de contagiosité varie au cours du temps, en fonction des mesures sanitaires prises et aussi potentiellement des conditions climatiques. Le jour où un malade contamine en moyenne moins d’une personne, “alors l’épidémie s’arrête”. Seul l’avenir le dira...