Coronavirus : anticiper un retour de l'épidémie grâce à l'analyse des eaux usées

Coronavirus : anticiper un retour de l'épidémie grâce à l'analyse des eaux usées

Une étude menée sur les eaux usées de Paris permettrait de prévoir l’apparition d’une possible deuxième vague de l’épidémie de coronavirus.

Dans la bataille contre le coronavirus, l’analyse des eaux usées s’avère indispensable. A l’échelle européenne, plusieurs études ont révélé des traces du Covid-19 dans les eaux usées de grandes villes. En Île-de-France, des échantillons d’eau sont prélevés chaque semaine dans cinq usines installées près de la capitale. Les chercheurs affirment que ces différentes analyses reflètent la situation actuelle de l’épidémie comme l’explique France Inter.

Avant même qu’on ait diagnostiqué 100 cas en Île-de-France, on avait déjà des traces de virus dans les eaux usées, ce qui nous permettait de savoir que l’épidémie avait commencé”, détaille Laurent Moulin, en charge de la recherche et développement au sein d’Eaux de Paris cité par la radio. Il est également le co-auteur de l’étude menée avec trois équipes de Sorbonne Université. Et d’ajouter : “Plus l’épidémie avançait, plus on avait de traces de génome dans les eaux usées. À partir du moment où il y a eu le confinement, au bout d’une semaine, on a commencé à voir cette charge virale se réduire. Aujourd’hui, nous sommes en phase descendante”.

Anticiper l’épidémie

Grâce à l’analyse des eaux usées, les chercheurs ont pu remarquer que la quantité de génome du virus collectée par litre d’eau usée a été multipliée par 100 pendant l’épidémie. Un taux qui a ensuite faibli. Les scientifiques estiment donc que cette analyse peut permettre de donner l’alerte d’une possible deuxième vague de l’épidémie avant même l’apparition des symptômes chez les patients. “C'est un indicateur très sensible dès le début. Avant même un afflux vers l’hôpital, on a déjà des traces de génome dans les eaux usées. Cet outil nous permet de dire très précocement que l’épidémie démarre. Et peut-être de dire, dans le futur, si elle redémarre”. Un moyen donc de surveiller l’épidémie et d’alerter rapidement les autorités sanitaires.

Cet indicateur permet également de comptabiliser les porteurs sains, ceux qui ne développent pas de symptômes de la maladie et qui sont donc particulièrement difficiles à repérer et à intégrer au comptage officiel du nombre de malades. Pour le moment, cette étude des eaux de Paris n’a pas encore été relue par la communauté scientifique.