Corinne Maier : « C’est aux femmes de faire bouger les choses ! »
C'est une femme libérée. On croyait l'expression dépassée, reléguée aux années 1980 et au tube de Cookie Dingler. Mais non, Corinne Maier, 60 ans, une intellectuelle, économiste, psychanalyste et féministe, se revendique comme telle et compte bien remettre le terme à la mode avec son essai #MeFirst !* (Éd. de L'Observatoire).
On la retrouve pour un petit-déjeuner tardif au Verse toujours, un café brasserie parisien du 5e arrondissement, près des Gobelins. La Franco-Suisse, qui vit aujourd'hui à Bruxelles, loue depuis quelques années une « garçonnière » non loin de là. « Une chambre à soi », comme disait Virginia Woolf, qui lui permet, non pas de ramener ses hypothétiques amants, mais au contraire d'être seule. Enfin seule, « sans contrainte familiale, sans s'occuper de personne ». À l'écouter, cette chambre de bonne spartiate est le paradis sur terre ! Elle l'appelle son « confetti », parce qu'un confetti, « c'est petit et c'est gai ». Corinne Maier vient dans son « refuge » parisien au moins une fois par mois, pour y travailler, y écrire, ou ne rien faire du tout. Ce lieu a permis à son Manifeste pour un égoïsme au féminin de voir le jour. « L'isolement permet le retour sur soi », écrit-elle dans ce nouvel essai résolument jubilatoire, où elle enjoint aux femmes de devenir égoïstes et de tuer « l'ange du foyer ».
L'égoïsme ou la clef de la libération des femmes
L'auteure (elle préfère à autrice) de Bonjour paresse (Michalon) savoure sa deuxième vie ; ce mati [...] Lire la suite