Corinne Diacre règle ses comptes avec la FFF un an après son limogeage
FOOTBALL - C’était il y a un an presque jour pour jour. Le 9 mars 2023, la sélectionneuse de l’équipe de France féminine de football Corinne Diacre était limogée en raison d’une ambiance délétère entre elle et son équipe à quatre mois de la Coupe du monde. Ce mercredi 6 mars, elle prend la parole dans L’Équipe et règle ses comptes avec la FFF.
Corinne Diacre sort du silence après une « opération de déstabilisation »
Corinne Diacre estime que son limogeage a été notamment poussé par Jean-Michel Aulas, l’ancien patron de l’OL. « Il a eu beaucoup plus de pouvoir quand Noël Le Graët a démissionné. Tout part de là », affirme-t-elle. La raison d’après l’ancienne footballeuse professionnelle : elle n’aurait pas sélectionné assez de joueuses venant de l’OL dans l’équipe de France.
« On me reproche beaucoup de choses, mais les dés étaient pipés d’avance. À partir du moment où (Jean-Michel Aulas) allait prendre du pouvoir à la fédération, je savais que mes jours étaient comptés. Après, on peut se séparer d’un entraîneur. Mais sur la manière, j’ai trouvé ça très injuste, violent », dénonce-t-elle.
Tout part de Wendie Renard
La situation a littéralement explosé lorsque, le 24 février 2023, la capitaine des Bleues Wendie Renard annonce qu’elle ne prendra pas part à la Coupe du monde pour sa santé mentale. Elle a été suivie par Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani. Depuis plusieurs mois, les relations entre le staff et les joueuses étaient exécrables et le management de Corinne Diacre était mis en cause.
« On m’a dit que beaucoup de joueuses s’étaient exprimées sur un mal-être en équipe de France. Quel mal-être ? On m’a rapporté les horaires de soins finis à 21 heures, que l’on ne pouvait pas parler, des petites choses comme ça. C’est vrai qu’il y a des moments pour échanger. Après, les filles peuvent aussi venir vers moi. Ce n’est pas à sens unique », se défend-elle.
Sur le manque de communication, elle poursuit : « J’allais parfois vers elles pour discuter, mais ça n’allait pas plus loin que “oui, non, ça va”. On ne leur tirait pas les vers du nez. Si elles n’ont pas envie de parler, elles ne parlent pas. (...) Mais des premiers pas ont été faits. »
La faute aussi à l’affaire Hamraoui, d’après Diacre
L’ancienne sélectionneuse pointe une autre cause de la méfiance des joueuses envers elle : l’affaire Hamraoui, du nom de la footballeuse agressée mystérieusement à coups de barre de fer en novembre 2021. Sa coéquipière et concurrente Aminata Diallo a été mise en examen.
« À un moment donné, j’ai pris position pour celle qui a été agressée. Cela n’a pas plu à d’autres joueuses. Quand il a fallu rallier la cause de leur capitaine [Wendie Renard], certaines se sont greffées à ça », tente d’expliquer Corinne Diacre. Elle fait notamment référence à Marie-Antoinette Katoto, avec qui les relations étaient tendues en raison de la non-sélection de la joueuse pour le Mondial 2019.
Au vu de l’ambiance dans l’équipe, l’ex-entraîneuse a compris qu’elle était sur la sellette et que la fédération cherchait à la faire tomber : « J’avais l’impression d’être observée, que l’on scrutait ce que je faisais. Ils ont eu ce qu’ils voulaient. Je gêne depuis le départ, je le vois bien. Au-delà de l’animosité autour de ma personne, il y avait un plan très bien élaboré. En gros, il fallait avoir ma tête. »
Si Corinne Diacre affirme avoir toujours « respecté le maillot bleu », elle « estime que ces derniers temps, la fédération, avec les gens qui sont à sa tête aujourd’hui, ne l’a pas respecté ». Toujours en colère sur la manière dont elle a été traitée, elle prévient : « Il ne faut plus me parler de la fédération. Cela ne m’intéresse pas. »
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