Corbière en colère contre Bruno Le Maire et sa sortie sur les services publics : « Rien n’est gratuit, ami »

« Rien n’est gratuit ! » La colère de Corbière contre la sortie de Le Maire sur l’état-providence
POOL New via Reuters « Rien n’est gratuit ! » La colère de Corbière contre la sortie de Le Maire sur l’état-providence

POLITIQUE - « Ça suffit. » Interrogé sur le dernier livre du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, Alexis Corbière a eu du mal à cacher sa colère ce mardi 19 mars au matin sur franceinfo. Une question de goûts littéraires ? Pas vraiment.

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En assurant la promotion de La voie française, ouvrage à paraître chez Flammarion, le numéro 2 du gouvernement livre un réquisitoire de ce qu’il appelle l’État-providence, pour sortir du « mirage de la gratuité universelle. » Selon lui, « partout en Europe », mais « surtout en France », « l’État-providence a fini par devenir une machine à empiler de nouvelles dépenses publiques ». Or à entendre Bruno Le Maire, le « but la gratuité de tout, pour tous, tout le temps : c’est intenable. »

Un discours prompt à ulcérer la gauche, et qui fleure bon 2027, selon Alexis Corbière. « On va avoir parmi les successeurs de Macron, toute une série de personnages caricaturaux, Darmanin va dire “Vive la police”, Le Maire va dire “l’État ça suffit”… », a déploré le député insoumis de Seine-Saint-Denis. Et de moquer au passage l’activité littéraire copieuse du ministre depuis qu’il est à Bercy (son 6e livre en 5 ans) : « Il a beaucoup de temps pour faire ça. »

« Ce type vit sur le fromage de la République depuis des années »

Surtout, le député estime que Bruno Le Maire se fait fort de vouloir « affaiblir l’État », derrière « sa posture littéraire. » « L’État-providence, c’est quoi ? Ce sont les services publics, c’est de l’argent public », a ainsi expliqué l’élu mélenchoniste, comme vous pouvez le voir ci-dessous (à partir de 19’) en regrettant les choix faits par l’exécutif, notamment en matière d’éducation.

Alexis Corbière rappelle par exemple que des enseignants et des parents d’élève de son département réclament un plan d’urgence pour l’éducation de quelque 350 millions d’euros, quand le SNU ou l’uniforme à l’école vont coûter plus de 2 milliards d’euros chacun par an, selon les estimations.

Et de résumer : « Est-ce que les Français veulent attendre dans la salle d’attente de l’hôpital parce que ça coûte trop cher et qu’il faut faire des économies dans l’hôpital ? Est-ce que les Français veulent quand le professeur est absent ne soit pas remplacé ? (...) Rien n’est gratuit, ami : on paie des impôts, c’est de l’argent public. »

D’autant que le parlementaire insoumis trouve le ministre bien mal placé pour donner de telles leçons. « J’en ai ras le bol. Ce type vit sur le fromage de la République depuis des années, cela fait 20 ans qu’il est ministre ou conseiller de gouvernement. S’il déteste l’État, qu’il fasse autre chose, qu’il aille dans le privé », a ainsi soufflé Alexis Corbière. Avant d’enfoncer le clou contre « ces gens qui sont eux-mêmes ministres et qui passent leur temps à vouloir affaiblir l’État ».

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