COR-Le retrait des signes sudistes continuera après Charlottesville

Une statue du soldat confédéré John B. Castleman à Louisville, dans l'Etat de Kentucky. Plusieurs maires américains ont décidé de poursuivre le retrait de monuments confédérés de l'espace public malgré les violences survenues ce week-end à Charlottesville, en Virginie, dans un contexte similaire. /Photo prise le 14 août 2017/REUTERS/Bryan Woolston

par Chris Kenning LOUISVILLE, Etats-Unis (Reuters) - Bien lire Maryland à la place de Kentucky au paragraphe 6 Plusieurs maires américains ont décidé de poursuivre le retrait de monuments confédérés de l'espace public malgré les violences survenues ce week-end à Charlottesville, en Virginie, dans un contexte similaire. Samedi dans cette ville de quelque 50.000 habitants, à l'occasion d'une manifestation de groupes suprémacistes blancs venus protester contre le démontage d'une statue du général confédéré Robert Lee, un jeune homme a précipité sa voiture sur des contre-manifestants, tuant une femme et faisant une vingtaine de blessés. Malgré cette attaque, Jim Gray, le maire de Lexington, dans le Kentucky, a décidé de poursuivre ses efforts sur le retrait des statues de personnalités ayant prôné l'esclavage. "Il est temps de se lever et de s'exprimer", a-t-il dit lundi lors d'une interview. Le gouverneur républicain du Tennessee, Bill Haslam, a pour sa part demandé aux députés de déboulonner le buste de Nathan Bedford Forrest, un général confédéré, marchand d'esclaves et membre du Ku Klux Klan, qui trône au Capitole à Nashville. A Baltimore, dans le Maryland, une statue représentant un soldat confédéré sur le point de mourir, dans les bras d'un ange, a été couverte de peinture rouge, dans ce qui semble être un acte de vandalisme commis ce week-end, a rapporté le Baltimore Sun. L'ARGUMENT HISTORIQUE La maire de la ville, Catherine Pugh, a déclaré lundi qu'elle avait l'intention de retirer plusieurs statues dans la ville, dont celles de Robert Lee et de Stonewall Jackson, une des figures les plus connues de la guerre de Sécession. Le débat sur le retrait des monuments confédérés a été relancé en 2015 après l'attaque d'un temple méthodiste à Charleston, en Caroline du Sud, par un suprémaciste blanc qui a tué neuf noirs qui se trouvaient dans le bâtiment. Selon le dernier rapport du Southern Poverty Law Center, une association qui travaille sur l'extrême droite et les associations prônant la haine, au moins 60 symboles confédérés ont été enlevés ou ont changé de nom aux Etats-Unis depuis 2015. Parallèlement, les suprémacistes blancs et autres groupes d'extrême droite se sont réunis pour sauver ces monuments. D'après eux, ces symboles incarnent l'héritage culturel et identitaire des Etats sudistes. Ils permettent d'honorer la mémoire de ceux qui se sont battus lors de la guerre civile. L'argument historique a d'ailleurs été mis en avant par les manifestants à Charlottesville, comme Carl Jones, de l'association des Fils des vétérans confédérés. "Où cela va-t-il s'arrêter ? (...) Les pyramides d'Egypte ont été construites par des esclaves. Est-ce que nous les démolissons ?", a-t-il dit à Reuters. Il reste 718 monuments et statues confédérés aux Etats-Unis, dont près de 300 dans les seuls Etats de Géorgie, Virginie et Caroline du Nord. Et 109 établissements scolaires publics portent encore les noms de Robert E. Lee, du président confédéré Jefferson Davis ou d'autres "héros" sudistes de la guerre de Sécession. (Avec Steve Gorman; Arthur Connan pour le service français, édité par Danielle Rouquié)