En Corée du Sud, les jeunes adoptent des pierres pour tromper la solitude
C’est bien connu : lorsqu’on adopte un chat (ou un chien), il faut ramasser ses poils et faire sa caisse. Alors qu’un caillou, ça ne perd pas de poils et ça ne fait pas ses besoins.
Les jeunes Coréens l’ont bien compris. Comme l’explique le quotidien anglophone The Korea Herald, la mode en Corée du Sud est aux pet stones, littéralement les “cailloux domestiques”.
L’attrait des Coréens pour les pierres ne date d’hier. Durant la période Joseon, de la fin du XIVe au début du XXe siècle, les intellectuels collectionnaient des suseoks, des pierres dont la forme rappelle celle d’un paysage naturel, raconte The Korea Herald.
À la fin du XXe siècle, les suseoks redeviennent à la mode. Notamment parmi les hommes d’affaires qui espéraient que leur pierre leur amène la fortune.
Aujourd’hui, les Coréens achètent toujours des pierres. Mais plus seulement pour la décoration. Comme l’explique le quotidien coréen, les pet stones permettent à certaines personnes de “sortir de leur solitude”.
Lim, 29 ans, s’est procuré une pet stone pendant la pandémie. “Je voulais avoir une présence à mes côtés pendant que je travaillais chez moi”, témoigne-t-elle dans le journal anglophone.
Les propriétaires de pet stone habillent leur petit caillou, lui donnent un surnom et en prennent des photos qui sont postées sur les réseaux sociaux.
Comme avec un chaton.
Comment est née la pet stone ?
D’une plaisanterie, d’un certain Gary Ross Dahl et d’un de ses amis, dans un bar californien, dans les années 1970, rapporte The Korea Herald dans un autre article de son édition coréenne, datant de 2015.
Les deux amis, sûrement éméchés, ont eu une illumination, raconte le quotidien coréen : il serait beaucoup moins contraignant d’adopter un caillou domestique qu’un chien.
Ces deux génies ont ainsi conceptualisé la pet stone (ou pet rock), avant de lancer leur affaire.
En six mois, ils en avaient vendu près de 1 million et demi.
En 2024, les pet stones continuent de séduire. Un vendeur en ligne raconte au Korea Herald en écouler près de 300 par mois.